Andrea Zanzotto (1921 – 2011) : « Tendresse. Caresse.... » / « Dolcezza. Carezza... »
Tendresse. Caresse. Petites gifles en toute quiétude.
Doigté froid sur la vitre.
Drapeaux petits vents / vitres intenses.
Drapeaux, intérêts justes et manifestes.
Libres inquiets ils caressent. Liés légers.
Eux, les drapeaux, comment donc ? Comment ici ?
Batailles lointaines. Batailles en album, dans le médaillier.
Villages. Très vieux. Jeunes fouilles, fouiller le ciel, drapeaux.
Coupoles, cirque. Drapeaux qui sautent, sautent là-haut.
Fouet levé pour moi, ils fouettent le céleste et le bleu.
Des chansons / écume tensioactives gonflent apeurent le vent. Drapeaux.
Guichet paradisiaque. Vente de billets. Entrée véritable.
Verrous, verrous-étoiles à foison.
Clefs de cirque-couleurs-coche cirque. Drapeaux.
Dans le jouet frais village, jouet cirque.
Cirque minuscule. Languelettes qui lèchent. Aines. Drapeaux
bifides, trifides, batailles. Boules. Bouteilles.
Oh que comme un flot de flots, drapeaux, le ci-cirque tout entier bondit.
Boules, bowling, slot-machines, dring dring sont pris
dans la lumineuse [ ] foule-traquenard de mars –
comme toujours mortelle
comme toujours en riante-torture
comme toujours en riante riante-brûlure
Et lui roule à motocyclette sur la corde tendue vers le sommet
du clocher, du manque azur aniliné.
Et il met tout sens dessus dessous. Drapeaux. Mais il faut aussi des cercueils,
ou triche.
Triche dans l’humide, dans le sec. Carillon de drapeaux et avis.
S’enamoure, des soirées fait des cirques.
Mars cisaille. Traquenards. Avis coupants. Befehle comme rayons,
équarrissages.
Le cirque partait tôt le matin –
furtif, avec un piétinement de p’tits moutons.
Moi, parce que (c’est mon affaire), j’étais déjà réveillé.
Je connaissais l’aube au départ, les
p’tits moutons du cirque sous les étoiles.
Départ le 19, St Joseph.
au ras, au ras du bois, la gelée blanche, les crevasses.
(CLICHÉ)
Traduit de l’italien par Philippe Di Meo
In, Andrea Zanzotto : « Le Galaté au Bois »
Editions La Barque, 35000 Rennes, 2023
Dolcezza. Carezza. Piccoli schiaffi in quiete.
Diteggiafa fredda sul vetro.
Bandiere piccoli intensi venti / vetri.
Bandiere, interessi giusti e palesi.
Esse accarezzano libere inquiete. Legate leggiere.
Esse bandiere, come-mai ? Come-qui ?
Battaglie lontane. Battaglie in album, nem medagliere.
Paesi. Antichissimi. Giovani scavi, scavare nel cielo, bandiere.
Cupole circo.Bandiere che saltano, saltano su.
Frusta alzata per me, frustano il celeste ed il blu.
Tensioattive canzoni / schiuma gonfiano impauriscono il vento. Bandiere.
Botteghino paradisiaco. Vendita biglietti. Ingresso vero.
Chiavistelli, chiavistelle a grande offerta.
Chiave di circo-colori-cocchio circo.Bandiere.
Nel giocattolato fresco paese, giocattolo circo.
Piccolissimo circo. Linguine che lambono. Inguini. Bifide.
trifide bandiere, battaglie. Biglie. Bottiglie.
Oh che come un fiotto di fiotti bandiere balza tutto il circo-cocò
Biglie bowling slot-machines trin trin stanno prese
nella lucente [ ] folla tagliola del marzo –
come sempre mortale
come sempre in tortura-ridente
come sempre in arsura-ridente ridente
E lui va in motoretta sulla corda tesa su verso la vetta
del campanile, dell’anilinato mancamento azzuro.
E butta all’aria. Bandiere. Ma anche fa bare, o fa il baro.
Bara nell’umido nel secco. Carillon di bandiere e bandi.
S’innamora, fa circhi delle sere.
Sforbicia, marzo. Tagliole. Bandi taglienti. Befehle come raggi e squarti.
Partiva il circo la mattina presto –
furtivo, con un trepestio di pecorelle,
lo perché (fatti miei), stavo già desto.
Io sapevo dell’ alba in partenza, delle
pecorelle del circo sotto le stelle.
Partenza il 19, S. Giuseppe,
a raso a raso il bosco, la brinata. le crepe
(CLICHÉ)
Il Galateo in Bosco
Arnoldo Mondadori Editore, Milano, 1986
Poème précédent en italien :
Alfonso Gatto : Cendres / Cenere (31/07/2023)
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