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Le bar à poèmes
31 juillet 2023

Alfonso Gatto (1909 – 1976) : Cendres / Cenere

ALFONSO-GATTO-2[1]

 

Cendre

 

Ce que nous ne savons pas comme un rêve,

comme la pluie, descend le soir dans le cœur.

Le froid concentre sur les choses la lumière,

la misère sans fin des journaux

abandonnés dans les rues, noms,

faits perdus, à peine nés, cendre.

 

Ce que nous ne savons pas comme un train

seul au monde touche avec les fantômes

aux maisons de brumes : de loin

un tintement de grelots, le char

des nuits sereines.

 

Ce que nous ne savons pas comme le froid,

comme la neige, descend sur les tombes.

Nous entendîmes le vent souffler aux choses

la pensée que l’ombre les rend seules.

 

Ce que nous ne savons pas est peut-être le visage,

notre visage que la mort un jour

scellera de son silence : noms,

faits perdus, à peine nés, cendre.

 

Traduit de l’italien par Bernard Simeone

In, Alfonso Gatto : « Pauvreté comme le soir »,

Editions La Différence (Orphée), 1989

Du même auteur :

A mon père / A mio padre (27/08/2017)

Mots / Parole (27/08/2018)

« Les soirs reviendront... / « Torneranno le sere ... » (27/08/2019)

Et tu m’écouteras / E tu m'ascolterai  (27/08/2020) 

Pour les martyrs de la Place Loreto / Per i martiri di Piazzale Loreto (27/08/2021)

Elégie nocturne / Elegia notturna (31/07/2022)

Poésie d’amour / Poesia d’amore (31/07/2024)

 

Cenere

Quello che non sappiamo come un sogno,

come la pioggia, scende in cuore a sera.

Il freddo stringe sulle cose il lume,

lo squallore perenne dei giornali

abbandonati sulle strade, nomi,

fatti perduti appena nati, cenere. 

 

Quello che non sappiamo come un treno

solo nel mondo giunge coi fantasmi

alle case di nebbia, da lontano

un bubbolìo di sonagliere, il carro

delle notti serene. 

 

Quello che non sappiamo, come il freddo,

come la neve, scende sulle tombe.

Udimmo il vento porgere alle cose

il pensiero che l’ombra le fa sole.

 

Quello che non sappiamo è forse il volto,

il nostro volto che la morte un giorno

suggellerà col suo silenzio, nomi,

fatti perduti appena nati, cenere.

 

Poesie d’Amore (1941 / 1949)

Poème précédent en italien :

Cielo d’Acalmo : Contraste / Contrasto (22/07/2023)

Poème suivant en italien :

Andrea Zanzotto: « Tendresse. Caresse.... » / « Dolcezza. Carezza... » (01/08/2023)

 

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