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Le bar à poèmes

17 juillet 2025

Maria Teresa Horta (1937 -) : (La bouche – La rose) / (La Boca- A rosa)

 

 

 

(La bouche – La rose)

 

La bouche s’entr’ouvre


dans la salive de la rose

 

 

au ras de la fente


dans la fissure des jambes

 

 

S’entr’ouvre la rose


dans la bouche qui desserre


au sommet du corps


la rose entr’ouverte

 

 

Et la tige se prolonge


la langue dans la fissure


dans la bouche de la rose


l’antre des jambes

 

 

qui alors s’entrecourbe


coule


se perd

 

 

S’entr’ouvre la rose


entre les lèvres


des pétales

 

 

 

Traduit du portugais par Max de Carvalho


In, « La poésie du Portugal des origines au XXème siècle »


Editions Chandeigne, 2021


De la même autrice : Le vagin / A vagina (17/07/2024)

 


(La Boca- A rosa)

 

Entreabre-se a boca


na saliva de rosa

 

 

no raso da fenda


na fissura das pernas

 

 

Entreabre-se a rosa


na boca que descerra


no torpo do corpo


a rosa entreaberta

 

 

E prolonga-se a haste


a língua na fissura


na boca da rosa


na caverna das pernas

 

 

que aí se entre-curva


se afunda


se perde

 

 

se entreabre a rosa


entre a boca


das pétalas

 

Poème précédent en portugais :


Manuel Alegre : Exil / Exílio (22/05/2025)
 

16 juillet 2025

Dinos Christianopoulos / Ντίνος Χριστιανόπουλος (1931- 2020) : Ithaque / Ιθάκη

 

 

Ithaque

 


Je ne sais si j’ai quitté pour être conséquent


ou par besoin de me fuir


l’étroite et mesquine Ithaque


ses confréries chrétiennes


sa morale asphyxiante.

 

 

Mais ce n’était pas une solution — juste une demi-mesure.

 

 

Depuis lors je traîne de route en route


récoltant blessures et expériences.


Les amis que j’ai aimés, je les ai perdus de vue,


et suis resté seul, tremblant que ne me voie quelqu’un


à qui je parlais autrefois d’idéal…

 

 

Je reviens aujourd’hui, dans un ultime effort


pour me montrer irréprochable, intact, je reviens


et je suis, mon Dieu, comme le fils prodigue


qui renonce au vagabondage, et rentre plein d’amertume


chez son père au grand cœur pour vivre


dans son giron une prodigalité privée.

 

 

Poséidon, je le porte en moi,


qui me retient toujours au loin ;


mais si je peux encore accoster,


Ithaque me trouvera-t-elle, vraiment, la solution ?

 

 

 

Traduit du grec par Michel Volkovitch


In, « Anthologie de la poésie grecque contemporaine »


Editions Gallimard (Poésie), 2000

 


 «Ιθάκη»

 

Δεν ξέρω αν έφυγα από συνέπεια


ή από ανάγκη να ξεφύγω τον εαυτό μου,


τη στενή και μικρόχαρη Ιθάκη


με τα χριστιανικά της σωματεία


και την ασφυχτική της ηθική.


Πάντως, δεν ήταν λύση· ήταν ημίμετρο.


Κι από τότε κυλιέμαι από δρόμο σε δρόμο


αποχτώντας πληγές κι εμπειρίες.


Οι φίλοι που αγάπησα έχουνε πια χαθεί


κι έμεινα μόνος τρέμοντας μήπως με δει κανένας


που κάποτε του μίλησα για ιδανικά…


Τώρα επιστρέφω με μίαν ύστατη προσπάθεια


να φανώ άψογος, ακέραιος, επιστρέφω


κι είμαι, Θεέ μου, σαν τον άσωτο που αφήνει


την αλητεία, πικραμένος, και γυρνάει


στον πατέρα τον καλόκαρδο, να ζήσει


στους κόλπους του μιαν ασωτία ιδιωτική.


Τον Ποσειδώνα μέσα μου τον φέρνω,


που με κρατάει πάντα μακριά·


μα κι αν ακόμα δυνηθώ να προσεγγίσω,


τάχα η Ιθάκη θα μου βρει τη λύση.

 

Poème précédent en grec :

 
Zoé Karèlli / Ζωής Καρέλλης : Le murmure d’Eurydice / Ευρυδίκης ψίθυρος (13/04/2025)

 

15 juillet 2025

Xie Tiao / 謝朓 (464 – 499) : Partant pour Xuancheng

 

 

Partant pour Xuancheng

 


La route du Grand Fleuve au sud-ouest s’évanouit


Mais son flot impétueux vers le nord-est s’en va.


On voit au bord du ciel un bateau qui revient ;


On perçoit dans la brume les arbres sur les rives.


Des souvenirs d’errance agitent mon esprit ;


J’ai voyagé jadis souvent en solitude.


Cette fois, tout heureux d’obtenir un salaire,


Je pars en même temps pour les rivages bleus.


Je me coupe à présent des poussières mondaines ;


Mon cœur heureux enfin trouve là son bonheur.


Bien que fort peu semblable à la noire panthère,


Je m’en vais me cacher aux montagnes du Sud.

 

 


Traduit du chinois par François Martin


In, « Anthologie de la poésie chinoise »


Editions Gallimard (Pléiade), 2015

 


Du même auteur : 


« Le jour tombe... » (15/07/2020)


Complainte des degrés de jade (15/07/2021)


Tristesse des oiseaux de bronze (15/07/2022)


Celui à qui je pense (15/07/2023)


Contemplation mélancolique au coucher du soleil (15/07/2024)
 

14 juillet 2025

Jany Cotteron (1944 -) : Ligne de vie

 

 

Ligne de vie

 

 

En pointillés les jours se suivent


se chevauchent     se fondent


tracent une ligne longue


qui avance    monotone


Jusqu’à quand ?


Jusqu’où le dernier point d’une vie ?

 

 

Quand les poings fermés des jours


déchirent les heures sourdes


ouvrent les tableaux aveugles


les lieux muets et enfermés


alors crient les peurs étranglées


naissent les regards à l’envers


et partent les chemins de traverse


des pensées inversées

 

 

En pointillés les jours 


tracent une ligne longue


qui ondule soudain en écheveaux fous


en arabesques d’images


se brise en frises de mots


où bruissent les rêves 


dans le ciel des nuits et les rires verts

 

 


Le chant des pierres et de l’eau


Editions Samizdat, 1218 Grand-Saconnex (Suisse)


 
De la même autrice : 


F aille (16/07/2018)


N’importe où (14/07/2019)


Laisse-moi (14/07/2020)


 Un jour (14/07/2021)


Là où creuse le vent (14/07/2022)


Ventre (14/07/2023)


Je t’attends (14/07/2024)
 

13 juillet 2025

Léopold Sédar Senghor (1906 – 2011) : Le Kaya-Magan

 

 

 

Le Kaya-Magan

 

 

KAYA-MAGAN je suis ! la personne première


Roi de la nuit noire de la nuit d’argent, Roi de la nuit de verre.


Paissez mes antilopes à l’abri des lions, distants au charme de ma voix.


Le ravissement de vous émaillant les plaines du silence !


Vous voici quotidiennes mes fleurs mes étoiles, vous voici à la joie de mon festin.


Donc paissez mes mamelles d’abondance, et je ne mange pas qui suis source de


     joie


Paissez mes seins forts d’homme, l’herbe de lait qui luit sur ma poitrine.

 

 

 

Que l’on allume chaque soir douze mille étoiles sur la Grand-Place


Que l’on chauffe douze milles écuelles cerclées du serpent de la mer pour mes 


     sujets


Très pieux, pour les faons de mon flanc, les résidents de ma maison et leurs


     clients


Les Guélowars des neuf tatas et les villages des brousses barbares


Pour tous ceux-là qui sont entrés par les quatre portes sculptées – la marche


Solennelle de mes peuples patients ! leurs pas se perdent dans les sables de


     l’Histoire.


Pour les blancs du Septentrion, les nègres du Midi d’un bleu si doux


Et je ne dénombre les rouges du Ponant, et pas les transhumants du Fleuve !


Mangez et dormez enfants de ma sève, et vivez votre vie des grandes profondeurs


Et paix sur vous qui déclinez. Vous respirez par mes narines.

 

 

Je dis KAYA-MAGAN je suis ! Roi de la lune, j’unis la nuit et le jour


Je suis Prince du Nord du Sud, du Soleil-levant Prince et du Soleil-couchant


La plaine ouverte à mille ruts, la matrice où se fondent les métaux précieux.


Il en sort l’or rouge et l’Homme rouge-rouge ma dilection à moi


Le Roi de l’or – qui a la splendeur du midi, la douceur féminine de la nuit.


Donc picorez mon front bombé, oiseaux de mes cheveux serpents.


Vous ne vous nourrissez seulement de lait bis, mais picorez la vervelle du Sage.


Maître de l’hiéroglyphe dans sa tour de verre.

 

 

Paissez faons de mon flanc sous ma récade et mon croissant de lune.


Je suis le Buffle qui se rit du Lion, de ses fusils chargés jusqu’à la gueule.


Et il faudra bien qu’il se prémunisse dans l’enceint de mes murailles.


Mon empire est celui des proscrits de César, des grands bannis de la raison ou

 


    de l’instinct.


Mon empire est celui d’Amour, et j’ai faiblesse pour toi femme, 


L’Etrangère aux yeux de clarière, aux lèvres de pomme cannelle au sexe de 


     buisson ardent


Car je suis les deux battants de la porte, rythme binaire de l’espace, et le troisième


     temps


Car je suis le mouvement du tamtam, force de l’Afrique future.


Dormez faons de mon flanc sous mon croissant de lune.

 

 

 

Ethiopiques


Editions du Seuil, 1956


Du même auteur : 


Prière pour la paix (13/07/2014)

 

L’Absente (13/0720/15)


Ndessé (13/07/2016)


Elégie des eaux (13/07/2017)


Chant du printemps (13/07/2018)


Chants d'ombre I (13/07/2019)


Chants pour Signare (13/07/2020)


Le retour de l’enfant prodigue (13/07/2021)


Chants d'ombre II (13/07/2022)


Elégie de minuit (13/07/2023)


Elégie des saudades (13/07/2024)

 

Le Kaya-Magan (13/07/2025)


 

12 juillet 2025

Heinrich Von Morungen (1150 – 1222) : « Très douce,... » / « Vil süeziu... »

 

 

 

Très douce, tendre – meurtrière,


pourquoi voulez-vous m’ôter la vie,


alors que je vous aime, dans mon cœur,


Madame, pour sûr plus que toutes les autres femmes ?


Croyez-vous donc que si vous me tuez,


jamais plus je ne vous contemplerai ?


Non, mon amour pour vous est si puissant


que votre âme est de mon âme la dame.


Si ici-bas par vous, noble dame,


male fortune doit m’advenir, 


mon âme vous assure


qu’elle servira votre âme au Paradis, là-haut, comme une femme sans tache.

 

 

 

Traduit du moyen-haut allemand par 


Danielle Buschinger, Marie-Renée Diot


Et Wolfgang Spiewok


In, « Poésie d’amour du Moyen Age allemand »


Union Générale d’Editions (10/18), 1993

 


Très douce et tendre meurtrière,


que voulez-vous m’ôter la vie,


quand, madame, je vous aime en mon cœur,


bien plus sûrement que toutes les autres femmes ?


Croyez-vous que si, me tuez, jamais plus


je ne vous contemplerais ?


Non, j’ai de vous amour tant impérieux


que de mon âme votre âme est la dame.


S’il me doit male fortune


par vous, noble dame, advenir


mon âme doit vous redire


qu’elle servira là-haut votre âme comme une femme sans tache.

 


 
Traduit de l’allemand par Danielle Buschinger et Jean-Pierre Lefebvre


In « Anthologie bilingue de la poésie allemande »


Editions Gallimard (Pléiade), 1995

 

Du même auteur : 


« Des regards douloureux... » / « Leitlîche blicke... » (11/04/2018)


« Jamais, saisi d’une telle allégresse... » / « In sô hôher swebender wunne ... » (11/04/2019)


« Il arrive qu’un homme... » / « Von del elben wirt entsehen... »  (11/04/2020)


« Las !... » / « Owê,.. » (11/04/2021)


« Je crois qu’il n’y a personne... » / « Ich waene, nieman lebe... » (11/04/2022)


« Quelqu’un vit-il la noble dame... » / « Sach ieman die vrouwen... » (11/07/2024)

 


Vil süeziu senftiu toeterinne,

 

war umbe welt ir toeten mir den lîp,

 

und ich iuch sô herzeclîchen minne,

 

zwâre vrôuwe, vür elliu wîp?

 

Waenent ir, ob ir mich toetet,

 

daz ich iuch iemer mêr beschouwe?

 

nein, iuwer minne hât mich des ernoetet,

 

daz iuwer sêle ist mîner sêle vrouwe.

 

sol mir hie niht guot geschehen

 

von iuwerm werden lîbe,

 

sô muoz mîn sêle iu des verjehen,

 

dazs iuwerre sêle dienet dort als einem reinen wîbe.

 

 

Des Minnesangs Frühling.I


Nouvelle édition revue par H.Moser et H. Tervooren.


37ème édition, Stuggart, 1982


Poème précédent en moyen haut -allemand :

Oswald von Wolkenstein) : « Il se trouva qu’à l’âge de dix ans... » / « Es fügt sich, do ich was von zehen jaren alt... » (10/12/2024)

11 juillet 2025

Matsuo Bashō / 芭蕉 松尾 (1644 – 1694) : « Le printemps déjà... »

 

Bashō par Hokusai     

 

 

 

Le printemps déjà ?


Des monts sans noms


Perdus dans la brume

 

 

                 Haru nare ya


     na mo naki yama no


                     usugasumi

 

 

 


Adapté du japonais par André Vandevenne


in, « Bashô : Haïkus et notes de voyage /Nozarashi kikô »


Synchronique Editions, 92240 L’Hay-les-Roses, 2016


Du même auteur :


« Départ du printemps… » / 行春や鳥啼魚の目は泪 11/08/2014)  


« Elles vont mourir… » (16/07/2016)


« Usé par le temps… » (23/07/2017)


« Puissé-je à la rosée... » (16/07/2018)


« Des tréfonds de la pivoine... » (11/07/2019)


« De quel arbre en fleur... » (10/07/2020)


« Huitième lune... » (11/07/2021)


« Décidé... » (11/07/2022)


« Ce jour si long... » (11/07/2023)


« Oreiller d’herbe... » (11/07/2024)
 

10 juillet 2025

Motl Grubian (1909 – 1972) : Ma sœur

 

 

 

Ma sœur

 

 

Que la ténèbre fuie et la lumière soit


Comme lune trouant les nuages du soir.

 

 

Au tribunal j’ai vu apparaître ma sœur


Les cheveux coupés ras, visage sans couleur.

 

 

Elle va, dans ses mains elle porte ses tresses,


Elle traîne à ses pas un voile d’ombre épaisse,

 

 

La cendre qui s’étend comme un pont sur la terre,


Elle va sans jeter un regard en arrière,

 

 

Pieds nus dans la lumière ardente qui la pare,


Elle marche et s’approche à pas lents de la barre.

 

 

Rangs serrés sur leurs bancs voici les assassins.


Mon père ils t’ont poussé vers la fosse un matin. 

 

 

Au juge, traversant les flammes, ma voix crie :


- Enfants gazés, martyrs, mes frères ont péri.

 

 

Fumée des fours, voici venir le firmament


Et des monts de souliers et des pics d’ossements...

 

 

L’écheveau des cheveux en feu file à mes doigts


Brûlant mes yeux comme en cette nuit d’autrefois

 

 

Où l’on rasa ma tête, où l’on scruta ma face.


Reste-t-il de la vie une braise fugace ?

 

 

J’exige la justice. Un seul mot de la Loi :


Que la ténèbre fuie et la lumière soit.

 

 

 

 

Traduit du yiddish par Charles Dobzynski


In, « Anthologie de la poésie yiddish. Le miroir d’un peuple »


Editions Gallimard (Poésie), 2000
 

9 juillet 2025

Else Lasker – Schüler (1869 – 1945) : Mère / Mutter

 

Portrait d'Else Lasker-Schüler. Photographie prise peu de temps après son mariage en 1894 avec Berthold Lasker -Auteur anonyme,

 

 

Mère

 

Une étoile blanche chante un requiem


     Dans la nuit de juillet,


Il sonne comme un glas dans la nuit de juillet.


Et sur le toit la main des nuages,


La main caressante et humide de l’ombre


A la recherche de ma mère.


Je perçois ma vie mise à nue


Elle quitte le pays maternel,


Jamais ma vie n’avait été aussi nue,


Jetée ainsi en travers du temps,


Comme si je me fanais


Derrière la tombée du jour,


     Engloutie


Au milieu de vastes nuits,


Prisonnière de solitudes.


Mon Dieu ! Ma souffrance d’enfant !


... Ma mère s’en est retournée.

 

 

 

Traduit de l’allemand par Denis Toulouse


tn, Else Laker-Schüler : « Styx »


Editions La Barque, 35000 Rennes

 

 

Mutter

 

 

Ein weisser Stern singt ein Totenlied


     In der Julinacht,


Wie Sterbegeläute in der Julinacht,


Und auf dem Dach die Wolkenhand,


Die streifende, feuchte Schattenhand


Sucht nach meiner Mutter.


Ich fühle mein nacktes Leben,


Es stösst sich  ab vom Mutterland,


So nackt war nie mein Leben,


So in die Zeit gegeben,


Als ob ich abgeblüth


Hinter des Tages Ende,


     Versunken


Zwischen weiten Nächten stände,


Von Einsamkeiten gefangen.


Ach Gott ! Mein wildes Kindesweh !


... Meine Mutter ist  heimgegangen.

 

 

 

Styx


Axel junker Verlag, Berlin, 1902


Poème précédent en allemand : 


Rainer - Maria Rilke : Troisième élégie / Dritte Elegie (03/07/2025)

8 juillet 2025

William Blake (1757 – 1827) : Au matin / To morning

William Blake, 1807

 

 

Au matin

 

 

Ô vierge sainte ! vêtue du blanc le plus pur


Ouvre les portes d’or des cieux, et sors ;


Eveille l’aube qui dort dans le ciel


Que la lumière se lève sur les demeures de l’est, et apporte


La rosée du miel qui tombe du jour à son réveil.


O matin rayonnant, salue le soleil,


Ardent comme un chasseur prêt à la course,


Chaussé de tes cothurnes, parais sur nos collines.

 

 

 

Traduit de l’anglais par Madeleine L. Cazamian


In, William Blake : « Poèmes choisis »


Aubier, Editions Montaigne, 1963


Du même auteur : 


“ L’alouette, sur son lit de terre… / The Lark, sitting upon his earthy bed…” (28/04/2015)


Proverbes de l’Enfer / Proverbs of Hell (09/11/2018)


A l’étoile du soir / To the evening star (08/07/24)

 


To morning

 

 

O holy virgin ! clad in purest white,

 

Unlock heav’n’s golden gates, and issue forth ;


Awake the dawn that sleeps in heaven ; let light


Rise from the chambers of the east, and bring


The honied dew that cometh on waking day.


O radiant morning salute the sun


Roud’s like a huntsman to the chace, and whith


Thy buskin’d feet appear upon our hills.

 

 


Poetical sketches,


London, 1783


Poème précédent en anglais :


Maya Angelou: Travail de femme / Woman work (02/07/2025)

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