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Très douce, tendre – meurtrière,
pourquoi voulez-vous m’ôter la vie,
alors que je vous aime, dans mon cœur,
Madame, pour sûr plus que toutes les autres femmes ?
Croyez-vous donc que si vous me tuez,
jamais plus je ne vous contemplerai ?
Non, mon amour pour vous est si puissant
que votre âme est de mon âme la dame.
Si ici-bas par vous, noble dame,
male fortune doit m’advenir,
mon âme vous assure
qu’elle servira votre âme au Paradis, là-haut, comme une femme sans tache.
Traduit du moyen-haut allemand par
Danielle Buschinger, Marie-Renée Diot
Et Wolfgang Spiewok
In, « Poésie d’amour du Moyen Age allemand »
Union Générale d’Editions (10/18), 1993
Très douce et tendre meurtrière,
que voulez-vous m’ôter la vie,
quand, madame, je vous aime en mon cœur,
bien plus sûrement que toutes les autres femmes ?
Croyez-vous que si, me tuez, jamais plus
je ne vous contemplerais ?
Non, j’ai de vous amour tant impérieux
que de mon âme votre âme est la dame.
S’il me doit male fortune
par vous, noble dame, advenir
mon âme doit vous redire
qu’elle servira là-haut votre âme comme une femme sans tache.
Traduit de l’allemand par Danielle Buschinger et Jean-Pierre Lefebvre
In « Anthologie bilingue de la poésie allemande »
Editions Gallimard (Pléiade), 1995
Du même auteur :
« Des regards douloureux... » / « Leitlîche blicke... » (11/04/2018)
« Jamais, saisi d’une telle allégresse... » / « In sô hôher swebender wunne ... » (11/04/2019)
« Il arrive qu’un homme... » / « Von del elben wirt entsehen... » (11/04/2020)
« Las !... » / « Owê,.. » (11/04/2021)
« Je crois qu’il n’y a personne... » / « Ich waene, nieman lebe... » (11/04/2022)
« Quelqu’un vit-il la noble dame... » / « Sach ieman die vrouwen... » (11/07/2024)
Vil süeziu senftiu toeterinne,
war umbe welt ir toeten mir den lîp,
und ich iuch sô herzeclîchen minne,
zwâre vrôuwe, vür elliu wîp?
Waenent ir, ob ir mich toetet,
daz ich iuch iemer mêr beschouwe?
nein, iuwer minne hât mich des ernoetet,
daz iuwer sêle ist mîner sêle vrouwe.
sol mir hie niht guot geschehen
von iuwerm werden lîbe,
sô muoz mîn sêle iu des verjehen,
dazs iuwerre sêle dienet dort als einem reinen wîbe.
Des Minnesangs Frühling.I
Nouvelle édition revue par H.Moser et H. Tervooren.
37ème édition, Stuggart, 1982
Poème précédent en moyen haut -allemand :
Oswald von Wolkenstein) : « Il se trouva qu’à l’âge de dix ans... » / « Es fügt sich, do ich was von zehen jaren alt... » (10/12/2024)