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Le bar à poèmes
31 juillet 2024

Andrea Zanzotto (1921 – 2011) : Bucolique / Bucolica

 

Bucolique

« Seit Jahrhunderten ruft uns dein Duft... » (Rilke.)

 

L’horizon est bouleversé et les échappées du ciel

n’arrivent pas à raffermir les talus débiles et tristes,

mais tu es dans ma pensée, foi jamais lasse,

- toi innocente ave moi dans les bois désertés ? –

 

Et si tout autour la terre est convulsée,

si là-haut les âpres rochers nous oppriment,

la rose, - tienne amie au-delà des siècles –

oscille au bord de l’Arcadie herbeuse à souhait.

 

Ici, si tu convies à la paix cet ambigu

mélange du souffle dans le passé,

ce léger frisson des arbres – qui ailleurs

les incline -, ce rayon abandonné,

 

ici, dans la lumière exténuée, se composent

- de nos deux vies conjointes –

la voix revigorée et la raison

(incroyable à dire) valorisée.

 

Las ! d’ici peu, de faibles pluies

douteuses l’ombre descendra sur nous, à travers plantes

et feuilles, là où, hier, d’agiles lièvres

burent une eau frissonnante en de chancelantes abimes.

 

Ce nimbe, moite larcin qui réduit

avec la rose le monstre fossile et ploie

le marbre, nous saignera à blanc : stase et choc

où dans une autre vérité s’abîme la nôtre.

 

 

Traduit de l’italien par Geneviève Burckhardt

in, « Italie poétique contemporaine »

Editions du dauphin, 1968

Du même auteur : « Tendresse. Caresse.... » / « Dolcezza. Carezza... » (01/08/2023)

 

 

Bucolica

« Seit Jahrhunderten ruft uns dein Duft... » (Rilke.)

 

Corrotto è l’orrizonte, né rinfranca

poco cielo i pendii deboli e foschi,

ma nella mente sei, fede mai stanca,

 - tu innocente con me nei vuoti boschi ? -

 

E se intorno la terra è tempestosa,

se premono, laggiù le rupi acerbe,

oltre i secoli amica a te la rosa

pende al lembo  d’Acadia pingue d’erbe.

 

Qui, se a pace tu inviti questo ambiguo

fondersi del respiro  nel passato,

questo, che altrove inclina, moto esiguo

d’alberi, questo raggio abbandonato,

 

qui all’ estenuata luce si compone

della mia  della tua congiunta vita

la voce risanata, la ragione

(irrealmento a dirsi) fatta ardita.

 

Ah, ma tra poco volgerà da fragili

dubbiose piogge l’ombra a noi, tra piante

e foglie, donde ieri bevvero agili

lepri in tremanti abissi acqua tremante...

 

Quel nimbo el dissanguerà, quel furto

molle che tarpa con la rosa, il mostro

fossile e il marmo piega : stasi ed urto

dove in un altro vero affonda il nostro.

 

 

Vocativo

Mondadori, milano, 1957

Poème précédent en italien :

Alfonso Gatto  : Poésie d’amour / Poesia d’amore (31/07/2024)

Poème suivant en italien :

Eugenio Montale : Sarcophage / Sarcofaghi (14/08/2024)

 

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