Eugenio Montale (1896 – 1981) : Correspondances
Correspondances
Tandis qu’un mirage au fond
De vapeurs vacille et se perd
Autre chose aux arbres annonce
La trompette du pivert.
La main qui plonge au sous-bois
Et vient transpercer la trame
Du cœur par les pointes du chaume,
C’est celle qui fait aux étangs
Mûrir les cauchemars en or
A l’heure où Bassarée avec son char sonore
Reporte les glapissements fous des béliers
Sur les carreaux arides des coteaux
Toi aussi tu reviens, bergère sans brebis
Et sur ma pierre tu te places ?
Je te reconnais ; mais ne sais ce que lit
Ta vue entre les vols qui varient sur la passe.
En vain je le demande à la plaine où la brume
Flotte entre foudre et détonations sur de rares toits,
A la fièvre cachée des trains rapides droits
Dans la côte étendue qui fume.
Traduit de l’italien par Pierre Jean Jouve
In,«Eugenio Montale, tradotto da Pierre Jean Jouve »
Scheiwiller-All'insegna del pesce d'oro, Milano, 1964
Du même auteur :
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