Li Yu / 李煜 (ou Li Houzhu / 李後主) (937 – 978) : "Silencieuse, esseulée..."
Sur l’Air « Joie du revoir »
Silencieuse, esseulée, je monte les degrés du pavillon de l’Ouest.
La lune semble une faucille.
Dans la cour profonde plantée de platanes, le frais automne enferme ma solitude.
O insécable fil de ma pensé
Inextricable écheveau de mes peines,
Douloureux éloignement,
Quelle saveur singulière tu mets en mon cœur !
Traduit du chinois par Leang P’ei-tchen et Odile Kaltenmark
in, « Anthologie de la poésie chinoise classique »
Editions Gallimard (Poésie) 1962
Air : « Bonheur de la rencontre ».
Sans un mot, je monte seul au Pavillon de l’Ouest.
La lune comme un crochet.
Quelques silencieux paulownias dans la cour profonde cadenassent l’automne
clair.
Coupé mais pas brisé,
Maîtrisé mais toujours chaotique,
Tel est le chagrin de la séparation ;
C’est aussi une saveur très étrange à la pointe du cœur.
Traduit du chinois par Stéphane Feuillas
In, « Anthologie de la poésie chinoise »
Editions Gallimard (Pléiade), 2015
Du même auteur :
« Anche de cuivre... » (21/07/2020)
« Devant le pavillon... » (05/07/2022)
« Les fleurs luisent sous la lune pâle... » (05/07/2023)
« Quand finiront fleurs du printemps... » (05/07/2024)