David Gascoyne (1916 – 2001) : La Cage / The Cage
La Cage
Dans la nuit qui s’éveille
Les forêts se sont arrêtées de pousser
Les coquilles sont à l’écoute
Les ombres dans les mares deviennent grises
Les perles se dissolvent dans les ombres
Et je reviens vers toi
Ton visage est indiqué sur le cadran
Mes mains sont au-dessous de tes cheveux
Et si l’heure que tu indiques libère les oiseaux
Et s’ils s’envolent vers la forêt
L’heure ne nous appartiendra plus
A nous appartient la cage d’oiseaux ornée
La tasse d’eau débordante
La préface au livre
Et toutes les horloges font tic tac
Toutes les chambres obscures se remuent
Tous les nerfs de l’air sont nus
Une fois envolée
L’heure emplumée ne retournera pas
Et moi je m’en serais allé.
Traduit de l’anglais par l’auteur
In, Revue « Temporel, N°2, 22 Septembre 2006
Revue en ligne publiée par l’Atelier GuyAnne, 77144 Chalifert
Du même auteur :
Amor Fati (03/11/2021)
Une demi-heure / Half-an-hour (03/11/2022)
The Cage
In the waking night
The forests have stopped growing
The shells are listening
The shadows in the pools turn grey
The pearls dissolve in the shadow
And I return to you
Your face is marked upon the clockface
My hands are beneath your hair
And if the time you mark sets free the birds
And if they fly away towards the forest
The hour will no longer be ours
Ours is the ornate birdcage
The brimming cup of water
The preface to the book
And all the clocks are ticking
All the dark rooms are moving
All the air’s nerves are bare.
Once flown
The feathered hour will not return
And I shall have gone away.
Selected Poems.
Enitharmon Edition (London), 1994
Poème précédent en anglais :
Allen Ginsberg : Song (25/10/2020)
Poème suivant en anglais :
Alicia Suskin Ostriker : Huitième et treizième / The Eighth and Thirteenth (03/12/2020)