Bai Juyi / 白居易 (772 – 846) : Herbes sur la plaine antique
Portrait de Bai Juyi par Chen Hongshou
Herbes sur la plaine antique
Herbes tendres à travers la plaine,
Chaque année se fanent et repoussent.
Les feux sauvages n’en viennent point à bout,
Au souffle du printemps, elles renaissent.
De leurs senteurs, parfument l’antique voie,
Gerbes d’émeraudes dans les ruines anciennes.
Agitées, et frémissantes de nostalgie,
Elles disent adieu au seigneur qui s’en va.
Traduit du chinois par François Cheng
In, « Poésie chinoise »
Editions Albin Michel (Les cahiers du Calligraphe), 2000
Les herbes de la vieille plaine
Drues sont les herbes de la plaine.
Une fois l’an elles foisonnent et sèchent.
Le feu sauvage ne peut en venir à bout,
Elles renaissent avec le vent du printemps.
Bordant la vieille route jusqu’à l’horizon,
Leur vert touche la muraille déserte,
Une fois encore j’accompagne le voyageur,
Elles m’emplissent du chagrin de l’adieu.
Traduit du chinois par Patricia Guillermaz
in, « La poésie chinoise des origines à la révolution »
Editions Gérard & C°, Verviers (Belgique), 1966
Du même auteur :
Ni fleur ni brume (29/12/2019)
Regard du soir dans un pavillon au bord de l’eau (29/12/2020)
Froid nocturne (29/12/2021)
Le bambou de la fenêtre de Li Ts’e Yun (29/12/2022)
Image (29/12/2023)
Chanson de fleuve au crépuscule (29/12/2024)