Li Bai (ou Li Po) / 李白 (701– 762) : Accompagnant un ami
Accompagnant un ami
La verte montagne s’étend sur la muraille du Nord,
De blanches eaux entourent celle de l’Est.
Quand ici nous serons séparés,
Vous serez l’herbe aquatique qui voyage à dix mille Li.
Les nuages errants me rappelleront le voyageur,
Le soleil couchant me fera songer à l’ancien ami.
Vous vous éloignez, nous agitons la main,
L’un vers l’autre nos chevaux hennissent tristement.
Traduit du chinois par Patricia Guillermaz
in, « La poésie chinoise des origines à la révolution »
Editions Gérard & C°, Verviers (Belgique), 1966
Adieu à un ami
Mont vert bordant les remparts du nord ;
Eau claire entourant la montagne de l’est.
En ce lieu, une fois déjà tu m’as dit adieu ;
Vergerette solitaire errant sur dix mille lis.
Nuages flottants, états d’âme du voyageur ;
Soleil couchant, sentiment du vieil ami
Les mains s’agitent, au moment de partir ;
En se séparant, nos chevaux hennissent.
Traduit du chinois par Florence Hu – Sterk
in, « Anthologie de la poésie chinoise »
Editions Gallimard (La Pléiade), 2015
Adieu à un ami qui part
Mont vert bordant les remparts du Nord,
Eau claire entourant la muraille à l’Est.
C’est en ce lieu que nous nous séparerons :
Tu seras herbe, sur dix mille li, errante.
Nuage flottant, humeur du vagabond...
Soleil mourant, appel du vieil ami,
Adieu que disent les mains. A l’instant du départ,
On n’entend plus que les chevaux qui hennissent !
Traduit du chinois par François Cheng
In, « L'écriture poétique chinoise »
Editions Du Seuil, 1982
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