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Le bar à poèmes
31 juillet 2025

Alfonso Gatto (1909 – 1976) : Là-bas en Arizona / Laggiù nell’ Arizona », sull’accolto

 

 

Là-bas en Arizona

 

 

Là où étaient pluie et vent, par les cordes

 

de zinc brillantes de gouttes, 


par les blancheurs volantes, par les douches


noircies de guano,


à la tiède lumière discordante


d’argents fondus dans la pâle maçonnerie,


là où changeante scintillante lointaine


la mer est le vert d’un jardin tout neuf,


ce fut l’automne, l’hiver de Misano.


A l’horizon, Rimini, le sable


désert de chaque pas, les Colonies


éblouissantes de chaux, à terre la boue.

 

 

L’aveugle venait et attaquait le tango


« Là-bas en Arizona », sur le public


attroupé il levait le menton. « Nous sommes seuls ? »


demandait-il avant de reprendre pour l’auditoire


cette « terre de rêves et de chimères ».


On entendait dans le ciel opaque le vol


des pigeons égarés : pour faire silence


sur le thème errant, les yeux à terre, 


les enfants pensaient à la guerre.

 

 

 

Traduit de l’italien par Bernard Simeone


In, Alfonso Gatto : « Pauvreté comme le soir »,


Editions La Différence (Orphée), 1989


Du même auteur : 


A mon père / A mio padre (27/08/2017)


Mots / Parole (27/08/2018)


« Les soirs reviendront... / « Torneranno le sere ... » (27/08/2019)


Et tu m’écouteras / E tu m'ascolterai  (27/08/2020) 


Pour les martyrs de la Place Loreto / Per i martiri di Piazzale Loreto (27/08/2021)


Elégie nocturne / Elegia notturna (31/07/2022)


Cendres / Cenere (31/07/2023)


Poésie d’amour / Poesia d’amore (31/07/2024)

 

 


Laggiù nell’ Arizona

 

 

Dov’era pioggia e vento, dalle corde


di zinco che rilucono alle gocce,


dai bianchi sventolanti, dalle doce


annerite di guano,


in una luce tepida discorde


d’argenti fusi al pallido murario, 


là dove vario tremulo lontano


il marre è un verde d’orto nato appena,


fu l’autunno e l’inverno di Misano.


All’ orizzonte Rimini, l’arena


deserta d’ogni passo, le Colonie


abbaglianti di calce, a terra fango.

 

 

Veniva il cieco ed attaccava il tango


« Laggiù nell’ Arizona », sull’accolto


pubblico alzava il mento.”Siamo soli?”


chiedeva per riprendere all’ascolto


quella « terra di sogni e di chimere »


S’udivano nel cielo opaco i voli


dei colombi smarriti : per tacere


sul motivo randagio, gli occhi a terra,


i fanciulli pensavano alla guerra.

 

 

 


La storia delle vittime


Arnoldo Mondadori Editore, Milano, 1966

 

Poème précédent en italien :


Giovanni Della Casa : « Ô sommeil... » / « O sonno... » (20/07/2025)

 

Poème suivant en italien

:
Andrea Zanzotto  : Cinq sonnets / Cinque sonetti (01/08/2025)

 

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