Antonio Ramos Rosa (1924 – 2013) : L’image errante / A imagem errante
Le poète en1988, Luís Ramos/Arquivo
L’image errante
En quelle bouche boit la lumière, où est-ce que le monde
brille ? Il n’est pas de portes secrètes
et le rêve est soit dehors, soit dedans, une image
qui s’efface presque et laisse une ligne mince
sur la peau du temps. C’est comme si j’entendais
la blancheur immaculée d’un arc sous le feuillage rouge.
Aimer cette lumière d’herbes, cette ombre de la terre ?
J’affleure d’un doigt une tige parmi des cendres
et ce n’est pas un regard qui tourne au centre d’un cratère
mais le sang d’un bois, un incendie errant
de la parole et des cris parmi les étoiles du vent.
Traduit du portugais par José de Almeida Montero
In, Revue « Polyphonies, N°16, Hiver-Printemps 1992-1993
Du même auteur :
La femme dilacérée / A mulher dilacerada (02/09/2014)
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A imagem errante
Em que boca bebe a luz, onde é que o mundo
brilha ? Não há portas secretas
e o sonho é para fora e para dentro, uma imagem
que se desvanece quase e deixa uma delgada linha sobre
a pele do tempo. Como que oiço
um branquíssimo arco sob a folhagem vermelha,.
Amar esta luz de ervas, esta sombra da terra ?
Afloro com um dedo uma haste entre cinzas
e não é um olhar que gira un centro de uma cratera
mas o sangue de um bosque, um incêndio errante
de palavras e gritos entre as estrelas do vento.
Acordes
Quetzal editores, lisboa, 1989
Poème précédent en portugais :
Gastão Cruz : Gravure / Gravura (12/01/2025)