Catulle / Caius Valerius Catullus (87 – vers 52 av. J.C.) : « Perle des presqu’îles et des îles, Sirmione... » / « Paene insularum, Sirmio... »
Buste de Catulle, Sirmione, Lac de Garde (Italie)
Perle des presqu’îles et des îles, Sirmione,
de toutes celles que portent l’un et l’autre Neptune
à la surface des lacs limpides et sur la mer immense,
quel plaisir, quelle joie de te revoir !
A peine arrivé-je à croire que j’ai quitté la Thynie
et les plaines de Bythinie et que c’est toi que je vois, sans rien craindre.
Ô quel plus grand bonheur que des soucis de la délivrance
quand l’esprit dépose son fardeau et quand recrus d’épreuves
en lointain pays, nous revenons à notre lare
et goûtons le repos dans notre lit tant désiré
.
Cela suffit à compenser de si grandes épreuves.
Salut, ô charmante Sirmione, réjouis-toi de la joie
de ton maître, et vous, ondes du lac lydien,
riez, éclatez de tous les rires qui sont dans ma maison.
Traduit du latin par Philippe Heuzé
In, « Anthologie bilingue de la poésie latine »
Editions Gallimard (Pléiade), 2020
Paene insularum, Sirmio, insularumque
ocelle, quascumque in linquentibus stagnis
marique uasto fert uterqueNeptunus,
quam te libenter quamque lactus inuiso,
uix mi ipse credensThuniam atque Buthunos
liquisse campos et uidere te in tuto.
O quid solutis est beatius curis,
cum mens onus reponit ac peregrino
labore fessi uenimus latem ad nostrum
desideratoque acquiescimus lecto.
Hoc est quod unum est pro laboribus tantis.
Salue, o uenusta Sirmio, atque ero gaude
gaudente uosque, o Lydiae lacus undae ;
ridete, quicquid est domi cachinnorum ;
Poème précédent en latin :
Horace / Quintus Horatius Flaccus : « Trop longtemps le Père... » / « Iam satis terris ... » (02/09/2024)