Richard Murphy (1927 – 2018) : High Island
Richard Murphy en octobre 2000. Photographie : Bryan O'Brien
High Island
Un haut épaulement de roches
Saille à la surface de la mer,
Pour le marin une marque
A homards et à requins-bleus.
Fissile et rigide
La croûte s’écaille,
Roc à phoques, roc à mouettes,
Anse et falaise.
Tertres sombres de micaschiste,
Un lac, moulin et chapelle,
Sans toit, un pignon effondré,
Reposent cernés de décombres.
Un calme millénaire,
La roche et l’herbe s’enlacent,
Statices roses et silènes blancs,
Fleurs de l’île morte.
Le jour garde vacillante
Une lumière nocturne autour du pôle nord.
Tels de longs cheveux ondulants
Les pétrels frémissent en vol.
Calme tel le froufrou
D’un bras enfilant la manche,
Ils se coulent sous les pierres d’autels
Et les tombes pour nicher.
Autour de la laure dévastée
Scintillent des aiguilles
Piquetant l’air, de plus en plus rapides,
Vers le roc, la mer, les étoiles.
Traduit de l’anglais par Erlé Denez
in, Denis Rigal : « Poésies d’Irlande. Anthologie »
Editions SUD, 13001Marseille, 1987
High Island
A shoulder or rock
Sticks high up out of the sea,
A fisherman’s mark
For lobster and blue-shark
Fissile and stark
The crust is flaking off,
Seal-rock, gull-rock,
Cove and cliff.
Dark mounds of mica schist,
A lake, mill and chapel,
Roofless, one gable smashed,
Lie ringed with rubble.
And older calm,
The kiss of rock and grass,
Pink thrift and white sea-campion,
Flowers in the dead place.
Day keeps lit a flare
Round the north pole all night.
Like brushing long wavy hair
Petrels quiver in flight.
Quietly as the rustle
Of an arm entering a sleeve,
They slip down to nest
Under altar-stone or grave.
Round the wrecked laura
Needles flicker
Tacking air, quicker and quicker
To rock, sea ans star.
Poème précédent en anglais :
Allen Ginsberg : Kaddish II (2) (25/10/2024)
Poème suivant en anglais :
Sylvia Plath : Coquelicots... / Poppies... (03/12/2024)