Du Fu / 杜甫 (712 – 770) : Eclaircie
Eclaircie
Il avait plu longtemps sur le mont noir de la Chamane,
Est venue l’éclaircie parée de soies et de broderies :
Vertes évocations des prés de l’au-delà du Lac,
Rouges apparitions de brume au matin sur la mer.
Jusqu’au coucher du jour les chants des loriots se répondent,
Glissant au firmament des bandes de grues se répandent.
Mais des fleurs dans les champs grillés, la chute est plus rapide,
Et quand le vent s’en mêle, quelle subite turbulence !
Traduit du chinois par Jean-Pierre Diény
In, Jean-Pierre Diény « Jeux de montagnes et d’eaux,
quatrains et huitains de Chine »
Editions Michalon (encre marine), 2007
Pluie incessante, le mont s’assombrit ;
Eclaircie soudaine, le voilà brocart coloré.
Emeraude : je devine les herbes du lac ;
Rouge : à l’est de la mer je vois des nuées.
Toute la journée, les loriots se répondent ;
Elles caressent le ciel, les grues en rangées.
Les fleurs sauvages se fanent plus encore ;
Elles se pressent dans le vent, emmêlées.
Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
in, « Anthologie de la poésie chinoise »
Editions Gallimard (La Pléiade), 2015
Du même auteur :
Village près d’une rivière (22/08/2015)
Vers brisés (21/11/2016)
Face à la neige / 对雪 (27/01/2022)
En contemplant la plaine (27/01/2023)