Du Fu / 杜甫 (712 – 770) : Pour la retraite de Messire Zhang
Pour la retraite de Messire Zhang
Seul au printemps dans la montagne
sans compagnon je pars à ta recherche,
Sur les troncs d’arbres la cognée
sonne et résonne amplifiant le silence.
Dans le ravin le froid persiste
et je chemine à travers glace et neige,
Voici la colline boisée
le soleil glisse auprès du serpent de pierre.
Le soir tu perçois sans envie
l’exhalaison de l’or et de l’argent,
A l’aube tu vois sans malice
les libres jeux du cerf et de l’élan.
A l’émotion qui me transporte
je ne sais plus comment me dérober,
Er devant toi je me demande
si je navigue à bord d’un vaisseau vide.
Traduit du chinois par Jean-Pierre Diény
In, Jean-Pierre Diény « Jeux de montagnes et d’eaux,
quatrains et huitains de Chine »
Editions Michalon (encre marine), 2007
Inscrit dans la retraite de Monsieur Zhang
Dans le mont printanier, je pars à ta recherche ;
La montagne s’élargit au son de la cognée.
Je traverse glace et neige qui restent dans la vallée ;
Au couchant j’atteins la butte boisée par les rochers.
La nuit, tu ne cherches pas le souffle de l’or et de l’argent ;
A l’aurore, tu fuis les soucis en regardant les cerfs et les élans.
J’ai eu envie de te voir, mais je ne sais plus où je suis ;
Avec toi, il me semble voguer dans un esquif dérivant.
Traduit du chinois par Florence Hu-Sterk
in, « Anthologie de la poésie chinoise »
Editions Gallimard (La Pléiade), 2015
Du même auteur :
Village près d’une rivière (22/08/2015)
Vers brisés (21/11/2016)
Face à la neige / 对雪 (27/01/2022)
En contemplant la plaine (27/01/2023)
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