Yehuda Amichaï (1924 – 2000) / יהודה עמיחי : Les mots sont des marches.
Yehuda Amichaï vu par Morag Kligvasser
Les mots sont des marches
Quand le gravier cessera de crisser sur les chemins
j’oublierai jusqu’au rappel de ma peine :
les mains tendues ver le cœur d’étonnement,
jardin étendu jusqu’aux limites de la nuit
une bouche faite pour louer
embrasse une bouche faite pour la douce complainte.
« Viens dans la fraîcheur de ma maison » (ses murs sont épais)
ainsi l’été est passé.
Le ciel, comme les gens qui bientôt
vont partir engloutissent
le miroir doré
avec des pleurs et leur dernier verre.
Ainsi l’été est passé. Viens
dans la fraîcheur de ma maison.Les mots sont des marches.
Traduit de l’hébreu par Michel Eckhard et Benjamin Ziffer
in, Revue « Poésie 1, N° 116, Mars-Avril 1984 »
Le Cherche-Midi éditeur, 1984
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