Karadja-Oghlan (17ème siècle) : « O vent de l’aube... »
O vent de l’aube, salue la bien-aimée de ma part
il m’est venu une telle envie de revoir mon pays
le cœur désire, mais à quoi bon
je n’y peux rien, des gens barrent notre chemin.
Le shah d’Iran nous a envoyé missive
le chagrin nous a assailli de ses hordes
le cruel destin nous a consumés
et il a dispersé nos cendres au vent.
Mon fardeau c’est la peine, j’en achète et j’en vends
je brûle et m’enfume comme la phalène
dans l’autre monde je prendrai le destin à la gorge,
qu’il n’abandonne pas nos roses aux indignes.
Je n’ai plus de doute dit Karadja-Oghlan
désormais je n’aurai plus pitié de mes rivaux.
Je n’ai plus la force d’atteindre nos pays
Que ma belle n’attende plus notre retour.
Traduit du turc par Gérard Chaliand
in, « Poésie populaire des turcs et des kurdes »
François Maspero éditeur, 1961
Du même auteur :
« J’ai parcouru … » (06/04/2018)
« Belle dont j’aime les yeux bruns ... » (06/04/2019)
« Lorsque la Tchoukhourova... » (05/04/2020)
« Pourquoi donc ma belle aux yeux noirs... » (06/04/2022)