Paul Eluard (1895 – 1952) : A perte de vue dans le sens de mon corps
A perte de vue dans le sens de mon corps
Tous les arbres toutes leurs branches toutes leurs feuilles
L’herbe à la base des rochers et les maisons en masse
Au loin la mer que ton œil baigne
Ces images d’un jour après l’autre
Les vices les vertus tellement imparfaits
La transparence des passants dans les rues de hasard
Et les passantes exhalées par tes recherches obstinées
Tes idées fixes au cœur de plomb aux lèvres vierges
Les vices les vertus tellement imparfaits
La ressemblance des regards de permission avec les yeux que tu conquis
La confusion des corps des lassitudes des ardeurs
L’imitation des mots des attitudes des idées
Les vices les vertus tellement imparfaits
L’amour c’est l’homme inachevé
In, revue « Le surréalisme au service de la révolution, N° 4, 1931 »
Librairie José Corti, 1931
Du même auteur :
l’Aventure (19/05/2014)
Nuits partagées (19/05/2015)
La mort, l'amour, la vie (19/05/2016)
Novembre 1936 (19/05/2017)
« Je te l’ai dit pour les nuages… » (19/05/2018)
L’Unique (19/05/2020)
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