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Le bar à poèmes
19 mai 2019

Paul Eluard (1895 – 1952) : A perte de vue dans le sens de mon corps

 

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A perte de vue dans le sens de mon corps

 

Tous les arbres toutes leurs branches toutes leurs feuilles

L’herbe à la base des rochers et les maisons en masse

Au loin la mer que ton œil baigne

Ces images d’un jour après l’autre

Les vices les vertus tellement imparfaits

La transparence des passants dans les rues de hasard

Et les passantes exhalées par tes recherches obstinées

Tes idées fixes au cœur de plomb aux lèvres vierges

Les vices les vertus tellement imparfaits

La ressemblance des regards de permission avec les yeux que tu conquis

La confusion des corps des lassitudes des ardeurs

L’imitation des mots des attitudes des idées

Les vices les vertus tellement imparfaits

 

L’amour c’est l’homme inachevé

 

In, revue « Le surréalisme au service de la révolution, N° 4, 1931 »

Librairie José Corti, 1931

Du même auteur :

l’Aventure (19/05/2014) 

Nuits partagées (19/05/2015)

La mort, l'amour, la vie (19/05/2016)

Novembre 1936 (19/05/2017)

« Je te l’ai dit pour les nuages… » (19/05/2018)

L’Unique (19/05/2020)

La lumière éteinte (19/05/2021)

Au cœur de mon amour (19/05/2022) 

L’extase (19/05/2023)

Marines (19/05/2024)

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