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Le bar à poèmes
9 juin 2018

David-Herbert Lawrence (1885 – 1930) : Les secrètes eaux / The secret waters

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Les secrètes eaux

 

Ce qui était perdu est retrouvé

ce qui fut blessé est sauvé,

la clé de la vie au corps des hommes

ouvre à nouveau les fontaines de paix.

 

Les fontaines de paix, les fontaines de paix

montent à doux flot vers un plus haut niveau

bouillonnant cependant sous le mur épais

de cette maison de vie qui nous enclôt.

 

Elles bouillonnent sous le mur épais

qui fut jadis une maison, mais maintenant est une prison,

et pas un seul d’entre nous ne sait

que les eaux ont monté.

 

Nul de nous ne sait, ah, nul de nous ne sait

élevant son flot la montée de la paix

en secret sous le mur malade

de la prison qui nous enclôt.

 

Et nous ne saurons pas, nous ne saurons pas

avant que ne débordent les secrètes eaux

et ne descellent briques et ciment ferme

des murs où notre vie s’enferme.

 

Avant que les murs descellés ne se fendent,

béants, et que la maison ne descende

en ruine sur nous, qu’un fracas salutaire

n’apporte mort à tous, aux marais de la paix.

 

Traduit de l’anglais par J.J. Mayoux

In, « D.H. Lawrence : Poèmes/Poems »

Editions Aubier (Collection bilingue), 1976

Du même auteur :

La nef de mort / The ship of death (10/06/2015)

Désir de printemps / Craving for spring (10/06/2016)

Ombres / Shadows (10/06/2017)

La lande sauvage / The wild common (10/06/2019)

Renaissance /Renascence (10/06/2020)

Enfant dans la discorde / Discord in childhood (10/06/2021)

 Crépuscule / Twilight 10/05/2022)

 

The secret waters


What was lost is found

what was wounded is sound.

The key of life on the bodies on men

unlocks the fountains of peace again.

 

The fountains of peace, the fountains of peace

well softly up for a new increase

but they bubble under the heavy wall

of this house of life that encloses us all.

 

They bubble under the heavy wall

that was once a house, and is now a prison,

and never a one among us all

knows that the waters have risen.

 

None of us knows, O none of us knows

the welling of peace when it rises and flows

in secret under the sickening wall

of the prison house that encloses us all.

 

And we shall not know, we shall not know

till the secret waters overflow

and loosen the brick and the art cement

of the walls within which our lives are spent.

 

Till the walls begin to loosen and crack,

to gape, and our house is going to wrack

and ruin above us, and the crash of release

is death to us all, in the marshes of peace.

 

The Complete Poems of D. H Lawrence

Heineman, 1964

Poème précédent en anglais :

Jack Kerouac : Mexico City Blues (21ème – 30ème Chorus / 21sd 30th Chorus) (26/03/2018)

Poème suivant en anglais :

Emily JaneBrontë: « Autour de moi des tombes grises... / « I see around me tombstones grey…” (01/07/2018)

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