Dino Campana (1885 – 1932) : Femme génoise / Donna genovese
Femme génoise
Tu m’apportas un peu d’algue marine
Dans tes cheveux, et une odeur de vent,
Accouru de très loin et qui arrive grave
D’ardeur, était dans ton corps bronzéen :
- Oh la divine
Simplicité de tes formes agiles –
Ni amour ni tourment, un fantôme,
Ombre de la nécessité qui vague
Sereine inéluctable à travers l’âme
Et la délie en joie, d’enchantement sereine
Pour que par l’infini le sirocco
Se la puisse emporter.
Comme est petit le monde et léger dans tes mains !
Traduit de l’italien par Irène Gayraud et Christophe Mileschi
In, Dino Campana : « Chants orphiques et autres poèmes »,
édition bilingue.
Editions Points, 2016
Femme génoise
Tu m’apportas un peu d’algue marine
Dans tes cheveux, et une odeur de vent,
Accourue de loin, et qui m’arrive, alourdie
D’ardeur, s’exhalait de ton corps hâlé :
- Oh la divine
Simplicité de tes formes souples –
Sans affres, sans amour, mais un fantôme,
Une ombre de la nécessité qui dans mon âme
Flotte inéluctablement, sereinement
Et la fait fondre de joie, dans un enchantement
Serein afin que puisse à travers l’infini
L’emporter le vent chaud du sirocco,
Que le monde est petit, et léger dans tes mains !
Traduit de l’italien par Sicca Vernier
in, « Poètes d’Italie. Anthologie, des origines à nos jours »
Editions de la Table Ronde, 1999
Du même auteur :
Gênes / Genova (20/08/2017)
La Chimère / La Chimera (20/08/2018)
Poésie facile / Poesia facile (20/08/2019)
Jardin automnal (Florence) / Giardino autunnale (Firenze) (20/02/2020)
Bâtiment en voyage / Bastimento in viaggio (20/08/2020)
L’espérance (sur le torrent nocturne) /La speranza (sul torrente notturno) (01/02/2021)
La baie vitrée / L’invetriata (20/08/2021)
Le chant de la ténèbre / Il canto della tenebra (01/02/2022)
Le soir de la foire / La sera di fiera (20/08/2022)
Guglielma et Manfreda au balcon (XIIIème siècle) /Guglielmina e Manfreda al balcone (Secolo XIII) (01/02/2023)
Voyage à Montevideo / Viaggio a Montevideo (01/02/2025)
Donna genovese
Tu mi portasti un po' d'alga marina
Nei tuoi capelli, ed un odor di vento,
Che è corso di lontano e giunge grave
D'ardore, era nel tuo corpo bronzino :
- Oh la divina
Semplicità delle tue forme snelle –
Non amore non spasimo, un fantasma,
Un'ombra della necessità che vaga
Serena e ineluttabile per l'anima
E la discioglie in gioia, in incanto serena
Perché per l'infinito lo scirocco
Se la possa portare.
Come è piccolo il mondo e leggero nelle tue mani !
Poème précédent en italien :
Giacomo Leopardi :Le calme après l’orage / La quiete dopo la tempesta (20/12/2023)
Poème suivant en italien :
Eugenio Montale :Quatre poèmes / Quattro poesie (08/02/2024)