Salvatore Quasimodo (1901 – 1968) : Glendalough
Potrtait de Salvatore Quasimodo, par Renato Birolli. Huile sur toile, 1942. Narodna Galerija, Ljubljana (Slovénie)
Glendalough
Les morts de Glendalough
sous leurs croix celtiques regardent depuis un mont
changeant de nuages noirs
et courts. Ils disent qu’ils fuient le printemps,
ils écoutent lentement les averses
de pluie et les ombres des corbeaux
qui passent et suivent là-haut des paroles
blanches d’occident. Ils sont amis,
ces morts de ravins,
compagnons de la mer qui au-delà
plie sous les tempêtes et mêle
ses ondes à la lune. Les noms des Celtes
sont d’inquiétude et de grondements trompeurs.
Près d’un torrent, sous le soleil,
il n’y avait ni tempête ni le crépuscule
romantique de midi,
seul un corbeau croissait
dans le ciel, rappelant une femme très belle
morte d’amour au couvent de Kevin
depuis le toit à entonnoir.
Traduit de l'italien par Roland Ladrière
in, Salvatore Quasimodo : "Oeuvres poétiques"
Editions de Corlevour, 92110 Clichy,2021
Du même auteur :
Et c’est bientôt le soir / Ed è subito sera (01/11/2014)
J'entends encore la mer / S’ode ancora il mare (15/04/2018)
Devant le gisant d’Ilaria del Carretto / Davanti al simulacro d’Ilaria Del Carretto (15/04/2019)
Anno Domini MCMXLVII (15/04/2020)
Vent à Tyndaris / Vento a Tindari (15/04/2021)
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La pie noire rit sur les orangers / Ride la gazza, nera sugli aranci. (06/10/2022)
Les retours / I Ritorni (15/04/2023)
: Ô mes doux animaux / O miei dolci animali (15/04/2024)
Dialogue / Dialogo (06/10/2024)
Glendalough
I morti di Glendalough
sotto le croci celtiche guardano da un monte
fluido di nubi nere
e corte. Dicono che fuggono la primavera,
ascoltano lentamente i rovesci
di pioggia e le ombre dei corvi
che passano e seguono lassù parole
bianche di ponente. Sono amici
questi morti dei burroni,
compagni del mare che più in là
si curva di bufere e incastra
le onde con la luna. I nomi dei celti
sono d’allarme e di rombi illusi.
Vicino a un torrente, sotto il sole,
non c’era né tempesta né il romantico
crepuscolo di mezzogiorno
e solo un corvo ghignava
dal cielo, ricordando una Donna bellisisma
morta d’amore dentro il convento di Kevin
dal tetto a imbuto.
Dare e avere, 1959-1965
Mondadori, Milano (Italia), 1966
Poème précédent en italien :
Eugenio Montale: « Ne nous demande pas le verbe... » / « Non chiederci la parola... » (13/08/2023)
Poème suivant en italien :
Cino da Pistoia : « Si jusqu’au sol le visage j’incline... » / « Se ’l viso mio alla terra s’inchina... » (14/10/2023)