Jacob van Hoddis (1887 – 1942) : Fin du monde / Weltende
Fin du monde
Chapeau s’envole du chef pointu du bourgeois,
Dans les airs ça résonne comme à cors et à cris,
Des toits les ardoisiers dégringolent et se cassent
Et sur les côtes – lit-on – voici que le flot monte.
Tempête arrive, mers déchaînées font
Un petit saut à terre pour écraser les grosses digues.
Les humains souffrent d’un vilain rhume,
Les chemins de fer, eux, tombent des ponts.
Traduits de l’allemand par Dominique Tassel
In, revue « La barque dans l’arbre, N°4/5, Hiver 2020-2021 »
Editions La Barque, 35000 Rennes
Du même auteur : Matin (09/07/2024)
Fin du monde
Le chapeau du bourgeois choit de son chef pointu,
Des espèces de cris résonnent dans les airs.
Des couvreurs font la chute et se cassent en deux,
Et les marées - lit-on – vont submerger les côtes.
L’orage est là, les mers à cloche-pieds féroces
Entrent dans le pays broyer de fortes digues.
Les gens pour la plupart ont attrapé un rhume.
Et les chemins de fer dégringolent des ponts.
Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
in, « Anthologie bilingue de la poésie allemande »
Editions Gallimard (La Pléiade), 1995
Weltende
Dem Bürger fliegt vom spitzen Kopf der Hut,
In allen Lüften hallt es wie Geschrei,
Dachdecker stürzen ab und gehn entzwei.
Und an den Küsten – liest man – steigt die Flut.
Der Sturm ist da, die wilden Meere hupfen
An Land, um dicke Dämme zu zerdrücken.
Die meisten Menschen haben einen Schnupfen.
Die Eisenbahnen fallen von den Brücken.
In, Revue « Der Demokrat » Berlin, 11 janvier 1911
Poème précédent en allemand :
Johann Wolfgang von Goethe : Prométhée / Prometheus (23/06/2023)
Poème suivant en allemand :
Uwe Kolbe : Pour Allen Ginsberg, décédé le 5 avril 1997 / Für Allen Ginsberg, gestorben am 5. April 1997 (23/09/2023)