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Le bar à poèmes
10 mai 2023

Salah Stétié (1929 - 2020) : Jardin de l’Un

220px-Salah_stetie_20140723[1]Sète, festival Voix Vives, juillet 2014

 

Jardin de l’Un

 

Il faut l’escargot il faut le liseron

Il faut le froid feuillage et sa rosée

Les murs aussi posés dans la lumière

Et le tissage de nos mains dans la lumière

Sous l’angle dessiné et blanc des amandiers

Où dorment un peu nos impasses – tout cela

Notre respiration

Qui va dans l’infini se nuire et nous dissoudre

 

Ici je suis. « La lune est mon enfant » (la lune?)

Comme cela fut dit

Ma toute nuit si tendre par l’éclat

Très doucement mon épouse, ma fille

Dans ce lit de roches rompues, muscles noués

Lit de violence naturelle et draps du vent

Cirque de pierre malheureuse et conque fille

Sur qui passe et repasse

L’ombre du rapace inconnu de la mort

 

Voici enfin l’arrivée des nuages

En qui se fait et se défait la lampe fille

Déjà née de demain ô lampe rouge

En verticalité de jour nocturne

Sur la maison de feu des fous du rève

Leurs draps tordus comme des nébuleuses

Leurs yeux délégation d’oiseaux vers le centre

 

Ma fille ma colombe

À toi de toi par toi l’étranglement

Cette lampe de givre

Toi-même à demi dénudée sous la feuille

De ce jardin de l’Un

Où va ta nuit aimer ta transparence

Mille fois mon coeur cela brille

Cicatrice incicatrisable et qui palpite

À toi de toi par toi l’étranglement

Sous bien de pluie tombée

En qui sommeil avec le soleil nous dormons

 

Fièvre et guérison de l’Icône

Editions Unesco / Imprimerie nationale, 1998

Du même auteur :

« Sur le plateau pierreux… » (17/07/2014)

Dormition de la neige (10/05/2021)

La terre avec l’oubli (05/11/2021)

Longue feuille du cristal d’octobre 09/05/2022)

L’enfant de cendre (05/11/2022)

La nuit du cœur flambant (05/11/2023)

L’épée des larmes (09/05/2024)

Cécité du chanteur (05/11/2024)

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