Franck Venaille (1936 -2018) : « Malade à en vomir des pierres... »
Malade à en vomir des pierres
A en cracher de longs sanglots de sang
Mais demeurer debout sans soutien de
Quiconque Ah Désert de l’âme Cou-
Rage la rage court & plus que cela
A donner la nausée aux rats ceux-là
Qui avaient tout prédit vous dis-je
Dis-je jusqu’au moindre dé-Tail pas
Ordinaire, anormal ce sang le long
De la fissure Malade à en crier d’âme
De corps à en être, d’émotion : Aimos
Je pense à vous, mort sur les barricades
porte-bonheur au tour de main
Faces de crachats qui, d’elles-mêmes
Détournaient leurs regards comme
Gênées Je nomme ici crachats tout
Ce qui mène enquête sur l’état de mes
Nerfs Ô ce regard in-quisiteur de Qui
Juge mentalement ce qu’il appellera
L’examen clini-Que Ca ne laisse
Rien au hasard Tout sera servi
Gras de graisse contre Moi qui
Vais encore me brûler la gueule avec
Leurs crachats leurs glaires leur pus de
Bouche Auriez-vous remarqué comme
Elle sent fort des os leur médecine ?
Laissez-moi une fois encore proférer
Mes injures mes cris de gorge Laissez-
Moi improviser avant que ne débute
Mon Thrène (en langue allemande) ô
Laissez-moi marmonner. Psaumes
Vous en prie Je sais que cela tient du
Blasphème de l’outrage public c’est cer-
Tain Laissez-moi il faut parfois si peu
Pour ne plus craindre cette solitude
Urbaine J’y suis Urbain c’est le nom
Que je cherchais ! Le nom du médecin
Souverain, celui qui dans l’anus
Des chevaux souffle, siffle et sonde.
Chaos
Editions du Mercure de France, 2007
Du même auteur :
la tête contre la vitre… » (26/02/2016)
« Ainsi nous portons tous… » (26/02/2017)
« Le marcheur d’eau… » (26/02/2018)
Cantos (07/09/2019)
« Et ne sachant pas vivre... » (16/09/2021)
« C'était bon d'avoir trente ans... » (16/09/2023)
Au petit matin (16/09/2024)