Nazih’Abu Afash (1966 -) / نزيه أبو عفش : L’erreur
L’erreur
Dans ce pays d’erreur, en ces temps d’erreur,
combien de gens meurent par erreur !
L’enfant qui s’est aventuré au jardin au premier matin de la fête
est mort par erreur.
La fille qui est allée acheter cahiers et stylos
est morte par erreur.
La femme qui s’est attardée un instant à la porte du four à pain,
le sort l’a surprise et elle est morte par erreur.
L’homme qui...
L’ouvrier qui...
L’infirmière qui...
L’élève le poète le vendeur d’épis de maïs le chauffeur
le gardien du bâtiment le moine le portefaix et le...
Tous par erreur.
Quel malheureux pays
les gens n’y meurent ni de vieillesse ni d’ennuis ni de déficience cardiaque...
ni même à cause de la dureté de la vie ou des rendez-vous aléatoires de la mort !
Quel malheureux pays !
Les gens n’y meurent
que par erreur !
21 octobre 2012
Traduit de l’arabe par Saleh Diab
in, « Poésie syrienne contemporaine. Edition bilingue »
Le Castor Astral éditeur, 2018
Du même auteur :
La porte de l’étable (10/08/2018)
Rendez-vous (10/08/2019)
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