Li Qingzhao / 李清照 (1084 – vers1155) : Tristesse de la séparation
Tristesse de la séparation
Dans l’encensoir doré, la cendre est déjà refroidie
La couverture de soie rouge ondule tout au long de la nuit
Je me lève sans avoir le courage de me peigner
Laissant ma coiffeuse se couvrir de poussière
Et les rideaux fermés, inondés du soleil déjà haut
De peur de raviver ma douleur
Je retiens ma tristesse
Je ne trouve personne pour partager ma souffrance
Je maigris de chagrin, l’ivresse n’y est pour rien
La mélancolie d’automne encore moins
Tout part à vau-l’eau
Mon amour m’a quitté si tôt
Malgré mes mille promesses
Rien n’a pu te retenir
Tu es parti pour Wuling, très loin de mes caresses
Me laissant seule dans notre pavillon
envahi d’une lourde brume
Seul le ruisseau sous ma fenêtre est témoin de ma tristesse
Tout le jour je tourne le regard
vers le chemin de ton départ
Avec une lancinante détresse
Traduit du chinois par Shi Bo
in, «A celui qui voyageait loin. Poèmes d’amour de femmes chinoises,
(VIIème – XVIème siècle) »
Editions Alternatives, 2000
De la même autrice :
Amour et mélancolie (16/02/2021)
Le printemps finissant (16/02/2024)