Federico Garcia Lorca (1898 – 1936) : La ballade de l’eau de mer / La balada del agua del mar
La ballade de l’eau de mer
A Emilio Prados
(chasseur de nuages)
La mer
Sourit au loin.
Dents d’écume
Lèvres de ciel.
- Que vends-tu, ô fille trouble,
Poitrine découverte ?
- Ce que je vends, c’est l’eau
De la mer.
- Que portes-tu, garçon noir,
A quoi ton sang se mêle ?
- Ce que je porte, c’est l’eau
De la mer.
- Dis, ces larmes salées,
D’où viennent-elles, mère ?
- Ce que je pleure, c’est l’eau
De la mer.
- Mon coeur, et cette amertume
Profonde, d’où naît-elle ?
Bien amers nous rend l’eau
De la mer !
La mer
Sourit au loin.
Dents d’écume
Lèvres de ciel.
1920
Traduit de l’espagnol par ?
in, Federico Garcia Lorca : « Poésies I, (1921-1922)
Editions Gallimard, 1954
Du même auteur :
La guitare / la guittara (04/11/2014)
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Embuscade / Sorpresa (19/12/2016)
Chanson du cavalier /Canción de Jinete (19/12/2017)
Village / Pueblo (19/12/2018)
« Gacela » de la mort obscure / Gacela de la muerte obscura (19/12/2019)
L’infidèle / La casada infiel (19/12/2020)
Evocation / Evocación (19/12/2022)
Carrefour / Encrucijada 19/12/2023)
La balada del agua del mar
A Emilio Prados
(cazador de nubes)
El mar
sonríe a lo lejos.
Dientes de espuma,
labios de cielo.
-¿Qué vendes, oh joven turbia,
con los senos al aire?
-Vendo, señor, el agua
de los mares.
-¿Qué llevas, oh negro joven,
mezclado con tu sangre?
-Llevo, señor, el agua
de los mares.
-Esas lágrimas salobres
¿de dónde vienen, madre?
-Lloro, señor, el agua
de los mares.
-Corazón, y esta amargura
seria, ¿de dónde nace?
-¡Amarga mucho el agua
de los mares!
El mar
sonríe a lo lejos.
Dientes de espuma,
labios de cielo.
Poème précédent en espagnol :
Miguel D’ors : Ville en moi (Saint-Jacques / Ciudad en mi (Santiago) (21/11/2021)
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Julio J. Casal : Abeja / Abeille ( 23/12/2021)