Antonella Anedda (1958 -) : « Pour la nuit qui tombe trop tard... » / « Per la notte che cade troppo tardi... »
A Ida Porena
Pour la nuit qui tombe trop tard
pour le ciel qui révèle les crêtes :
la montagne au milieu des sables, la ville austère
dans la chaleur grise de l’été
pour cette peur
qui est due à la seule lumière,
au cuivre de la casserole, à la nourriture qui descendra dans le corps.
Il faudra comprendre la leçon du chagrin
qu’un geste suffit à écarter
le frisson que nous mettons chaque jour de côté
sans savoir s’il annonce
ou abrège le souffle d’autres vies.
A la fenêtre de la cuisine, comme par les nuits de neige
nous devons suivre la moindre lueur
nous arrêter là où elle forcit
jusqu’à former le caillot où nous disparaissons sans visage
là où même qui nous aima
- en toute justice – recule.
Traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para
in, «Les Poètes de la Méditerranée »
Editions Gallimard (Poésie), 2010
De la même autrice : « Ce sera exactement... » / « Davvero come adesso... » (17/08/2022)
A Ida Porena
Per la notte che cade troppo tardi
per il cielo che rivela i crinali :
il monte nella sabbia, la città disadorna
nel grigio calore dell’estate
per questa paura
dovuta solo alla luce
al rame della pentola, al cibo che scenderà nel petto.
Occorrerà capire cosa insegni la pena
che basta un gesto a scansare
il brivido che ogni giorno posiamo di lato
non sapendo se annunci
o stringa il respiro di altre vite.
Dalla cucina, come nelle notti di neve
dovremo seguire ogni chiarore
fermarci dove si addensa
fino a tessere il grumo dove svaniamo senza un volto
dove perfino chi ci amava
– giustamente – indietreggia.
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Donzelli Editore.
Poème précédent en italien :
Alfonso Gatto : Pour les martyrs de la Place Loreto / Per i martiri di Piazzale Loreto (27/08/2021)
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