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Le bar à poèmes
2 juin 2021

Attila József (1905 – 1932) : Nuit d’hiver / Téli éjszaka

sho3427b[1]

 

Nuit d’hiver

 

Sois sage !

 

L’été

s’est déjà éclipsé.

Sur les larges glèbes charbonnées

un grain de cendre léger remue.

Calme paysage.

Quelques branches d’arbustes pointues

écorchent le verre fin de l’air.

Belle inhumanité. Seul un mince oripeau

d’argent - vague bandeau –

pend rudement, bordant la verdure féconde,

car tant d’étreintes et de sourires restent pris

dans les broussailles du monde.

 

Au loin, les vieilles montagnes noueuses,

lourdes mains travailleuses,

soutiennent en tremblotant par moments

le feu crépusculaire,

le hameau fumant,

silence rond du vallon, duvet de mousse haletant.

 

Le laboureur rentre. Austère,

tout son corps tend vers la terre.

Se traîne sur ses épaules la houe brisée,

le manche saigne, le fer est sanglant,

comme si c’était de l’Être qu’il rentrait,

avec ses membres toujours plus pesants,

avec ses outils toujours plus pesants.

 

Déjà la nuit se lève, fumée de cheminée qui monte,

avec ses étoiles étincelantes.

 

Déjà la nuit de fer bleue s’approche, portée houleusement

par un airain sonore.

Et comme si le cœur était à tout jamais

arrêté, et qu’autre chose palpitât,

peut-être le paysage, - non, pas le temps qui passe.

Comme si la nuit d’hiver, le ciel d’hiver, le fer d’hiver

étaient l’airain même,

et que la terre fût son battant, la terre forgée, la lourde berceuse.

Et le cœur sa résonance.

Le souvenir d’un timbre retentissant plane. L’esprit l’entend :

l’hiver a frappé une enclume pour ferrer

au firmament la charnière de sa porte battante,

par laquelle tout au long de l’été

le fruit, la lumière, blé et paille se déversaient en abondance.

 

Elle brille, comme l’idée même,

la nuit d’hiver.

 

Mutisme d’obscurité argentée,

cadenas lunaire sur le monde.

 

Un corbeau fend le vide de glace

et le silence se congèle. Carcasse, entends-tu la masse de silence ?

Les molécules se fracassent.

 

En quelle vitrine voit-on briller de telles

nuits d’hiver ?

 

La branche dresse son fleuret contre le froid

et le souffle noir

de la plaine déserte se soulève –

une volée de freux chavire dans la brume.

 

Nuit d’hiver. En elle,

comme un brin de nuit à part,

un train chargé arrive sur la plaine.

Traînant dans sa fumée,

en une toise d’infini,

des étoiles virevoltent et s’étouffent, consumées.

 

Sur le toit des wagons,

comme une menue souris, la lueur se glisse,

luisance de la nuit.

 

Au-dessus des villes

l’hiver fume encore.

Mais sur des rails scintillants s’y faufile

la lueur de la nuit jaune

sur le gel bleu.

 

Dans la ville elle dresse son usine,

elle y fabrique l’arme piquante des peines,

à la lueur de la nuit raide.

 

Dans les faubourgs,

comme de la paille sale, tombe la lumière des réverbères.

Un peu plus loin,

au coin, un manteau crissant frissonne,

un homme, assis,

se contracte comme la terre, mais en vain,

l’hiver le piétine.

 

Là même où de l’obscurité vient émerger

un arbre aux feuilles de rouille,

j’arpente la nuit d’hiver.

Comme doit le faire

son propriétaire.

(décembre 1932)

 

Traduit du hongrois par Gábor Kardos
In, Attila József : « Le miroir de l’autre »
Editions Unesco / La Différence (Orphée), 1997

Du même auteur :

Sans espoir / Reménytelenül (12/01/2018)

Ce n’est pas moi qui clame / Nem én kiáltok (02/06/2020)

Auprès du Danube / A Dunánál (02/06/2022)

 

 

 

Téli éjszaka

Légy fegyelmezett!

 

A nyár

ellobbant már.

A széles, szenes göröngyök felett

egy kevés könnyű hamu remeg.

Csendes vidék.

A lég finom üvegét

megkarcolja pár hegyes cserjeág.

Szép embertelenség. Csak egy kis darab

vékony ezüstrongy - valami szalag -

csüng keményen a bokor oldalán,

mert annyi mosoly, ölelés fönnakad

a világ ág-bogán.

 

A távolban a bütykös vén hegyek,

mint elnehezült kezek,

meg-megrebbenve tartogatják

az alkonyi tüzet,

a párolgó tanyát,

völgy kerek csöndjét, pihegő mohát.

 

Hazatér a földmíves. Nehéz,

minden tagja a földre néz.

Cammog vállán a megrepedt kapa,

vérzik a nyele, vérzik a vasa.

Mintha a létből ballagna haza

egyre nehezebb tagjaival,

egyre nehezebb szerszámaival.

 

Már fölszáll az éj, mint kéményből a füst,

szikrázó csillagaival.

 

A kék, vas éjszakát már hozza hömpölyögve

lassudad harangkondulás.

És mintha a szív örökről-örökre

állna s valami más,

talán a táj lüktetne, nem az elmulás.

Mintha a téli éj, a téli ég, a téli érc

volna harang

s nyelve a föld, a kovácsolt föld, a lengő nehéz.

S a szív a hang.

 

Csengés emléke száll. Az elme hallja:

Üllőt csapott a tél, hogy megvasalja

a pántos égbolt lógó ajtaját,

melyen a gyümölcs, a búza, fény és szalma,

csak dőlt a nyáron át.

 

Tündöklik, mint a gondolat maga,

a téli éjszaka.

 

Ezüst sötétség némasága

holdat lakatol a világra.

 

A hideg űrön holló repül át

s a csönd kihűl. Hallod-e, csont, a csöndet?

Összekoccannak a molekulák.

 

Milyen vitrinben csillognak

ily téli éjszakák?

 

A fagyra tőrt emel az ág

s a pusztaság

fekete sóhaja lebben - -

varjucsapat ing-leng a ködben.

 

Téli éjszaka. Benne,

mint külön kis téli éj,

egy tehervonat a síkságra ér.

Füstjében, tengve

egy ölnyi végtelenbe,

keringenek, kihúnynak csillagok.

 

A teherkocsik fagyos tetején,

mint kis egérke, surran át a fény,

a téli éjszaka fénye.

 

A városok fölött

a tél még gőzölög.

De villogó vágányokon,

városba fut a kék fagyon

a sárga éjszaka fénye.

 

A városban felüti műhelyét,

gyártja a kínok szúró fegyverét

a merev éjszaka fénye.

 

A város peremén,

mint lucskos szalma, hull a lámpafény,

kissé odább

a sarkon reszket egy zörgő kabát,

egy ember, üldögél,

összehúzódik, mint a föld, hiába,

rálép a lábára a tél...

 

Hol a homályból előhajol

egy rozsdalevelű fa,

mérem a téli éjszakát.

Mint birtokát

a tulajdonosa.

(december 1932)

 

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