Alfonso Gatto (1909 – 1976) : Et tu m’écouteras / E tu m'ascolterai
Et tu m’écouteras
Dans ce grand silence où l’aube
arrive des ports de brumes, aux vitres
d’une maison étrangère, je parlerai
de la vie perdue comme un rêve
et tu m’écouteras au cœur de ton froid,
fermant peu à peu les yeux, bleue.
Puis descendra sur le monde la paix
de tes mains, finalement sauve
sans peur d’être troublée.
Et nous croirons porter en nous
avec nos premiers espoirs une autre vie :
au souffle d’une vois désormais lointaine
comme la lune morte du matin.
Traduit de l’italien par Bernard Simeone
In, Alfonso Gatto : « Pauvreté comme le soir »,
Editions La Différence (Orphée), 1989
Du même auteur :
A mon père / A mio padre (27/08/2017)
Mots / Parole (27/08/2018)
« Les soirs reviendront... / « Torneranno le sere ... » (27/08/2019)
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Poésie d’amour / Poesia d’amore (31/07/2024)
E tu m’ascolterai
In quel grande silenzio dove arriva
l'alba dai porti delle nebbie, ai vetri
d'una casa straniera, io parlerò
della vita perduta come un sogno
e tu m'ascolterai dentro al tuo freddo
chiudendo gli occhi a poco a poco, azzurra.
Poi sopra il mondo scenderà la pace
delle tue mani, finalmente illesa
senza paura d'essere turbata.
E crederemo di portar con noi
con le prime speranze un'altra vita:
al soffio della voce ormai lontana
come la luna morta del mattino.
Poesie d’Amore (1941 / 1949)
Poème précédent en italien :
Dino Campana : Bâtiment en voyage / Bastimento in viaggio (20/08/2020)
Poème suivant en italien :
Giovanni Pascoli : Fides (08/12/2020)