L’Atharva-Véda / अथर्ववेद (environ 900 avant J.C.) : Le Souffle
Le souffle
Hommage au Souffle ! Sous son contrôle
est cet univers.
Il est le maître de toutes choses.
Tout a en lui ses assises.
Hommage, ô Souffle, à ta clameur,
hommage à ton tonnerre !
Hommage, ô Souffle, à ton éclair,
Hommage à toi, Souffle, quand tu pleus !
Quand le Souffle avec son tonnerre
traverse les plantes en rugissant,
celles-ci son fécondées, reçoivent les germes de vie,
et renaissent en grand nombre.
Quand la saison venue, le Souffle
traverse les plantes en rugissant,
alors se réjouissent toutes les choses
qui sont à la surface de la terre.
Quand le Souffle a complu
de sa pluie la vaste terre,
alors les animaux se réjouissent :
« il y aura abondance pour nous », pensent-ils.
Pénétrées de pluie, les plantes
échangent des paroles avec le Souffle :
« tu as allongé, disent-elles, notre duré de vie,
tu nous a faites toutes parfumées ».
Hommage soit à toi quand tu viens,
hommage soit à toi quand tu t’en vas,
hommage à toi quand tu es debout,
hommage à toi enfin quand tu t’assieds !
Hommage à toi, Souffle, quand tu respires,
hommage soit à toi quand tu inspires,
hommage à toi quand tu t’éloignes,
hommage à toi quand tu t’approches !
Cet hommage est pour le tout de toi.
Le corps aimé qui est tien, ô Souffle,
le corps plus aimé qui est tien, ô Souffle,
et le remède qui est à toi,
assigne-les-nous pour que nous vivions !
Le Souffle revêt les êtres
comme le père revêt son fils aimé,
le Souffle est maître de toutes choses,
de ce qui respire et ne respire pas.
Le Souffle est la mort, le Souffle est la fièvre,
les dieux reconnaissent le Souffle pour tel
C’est le Souffle qui dispose dans le monde
suprême l’être qui dit la vérité.
Traduit du sanskrit par Louis Renou
In, « Hymnes spéculatifs du Véda »
Editions Gallimard, 1956
Du même auteur : Charme d’Amour (26/07/2021)