Lao-Tseu (Laozi) / 老子 (Vème siècle avant J.C. ?) : La Voie et sa vertu
La Voie et sa vertu
I
La voie où l’on chemine
N’est pas la Voie éternelle.
Le nom par quoi l’on nomme
N’est pas le Nom éternel.
L’innommé, origine du ciel et de la terre ;
Le nommé, mère de tous les êtres.
Donc c’est l’éternel sans désir qui découvre l’essence,
C’est l’éternel désir qui découvre la limite.
Ces deux formes
Ont même principe, sous deux noms.
L’une et l’autre, on les appellera mystère.
Mystère du mystère,
Porte de toute essence !
II
Sans passer la porte je connais l'univers,
Sans ouvrir la fenêtrte je découvre la voie du ciel
Celui qui sort, plus il s'éloigne,
Moins il en sait
Aussi le sage sans marcher progresse,
Sans voir donne les noms,
Sans agir réussit.
(Le livre de la Voie et de la Vertu)
Traduit du chinois par Louis Laloy
in, « Choix de poésie chinoise »
Sorlot,1944