Roberto Veracini (1956 -) : Ce vent a un nom / Questo vento ha un nome
Ce vent a un nom
S’il est vrai
que « lorsque tout autour
est sombre, les yeux
commencent à voir »
alors je vois
très bien,
j’écoute ce vent
qui me ramène à toi,
cette tempête
de cris
au travers des murs de la nuit,
des portes,
des branches, des feuilles mortes,
des pas
solitaires, j’écoute
cet hiver
sans firmament,
ce cortège de songes
jetés en plein vol...
Ce vent a un nom
que j’ai dû oublier,
j’écoute
j’écoute
comme si écouter
était un don,
je fouille ma mémoire,
je respire l’air,
je vois tout
vraiment très bien ...
« Seul celui qui n’a pas la paix
peut la donner »
m’a-t-on dit,
mais moi,
je ne sais pas ...
j’essaie de prononcer ton nom,
Icare,
comme un père muet
qui ne sait pas se taire
et je suis pris,
submergé, déchiré
par tout ce temps
le tien,
dont je suis le témoin
mais qui ne reviendra pas.
Ce vent souffle trop fort,
il est bien trop présent,
il frappe maintenant
sur les murs
de sa fureur
aveugle,
maintenant il effleure à peine
les maisons,
il tourne autour, hésite,
mais ne s’arrête pas,
il ne s’arrête jamais...
Ce vent a un nom
que j’ai dû oublier,
mais je vois tout très bien,
vraiment !
Je sais qu’Icare
pour chacun
est quelque chose de particulier,
un songe,
un signe, une image
à aimer,
et pourtant Icare est seulement
un garçon qui vole
et qui meurt
lancé vers un ciel
inconnu
dans notre infinie
stupeur
Traduit de l’italien par Bernard Vanel
In, Roberto Veracini : " Epiphanies de l'ange"
L'Archange minotaure éditeur, 2006
Du même auteur :
Comme un vertige /Come un vertigine (18/09/20/14)
La cité-navire / La citta-nave (17/09/2016)
Maintenant que le temps est brume / Ora che il tempo è nebbia (17/09/2017)
A naviguer / A navigare (02/09/2018)
Questo vento ha un nome
Se è vero
che « quando tutto intorno
è oscuro, gli occhi
cominciano a vedere »
ora io vedo
benissimo,
ascolto questo vento
che mi riporta a te,
questa tempesta
di richiami
fra le mura della notte,
le porte
i rami, le foglie morte
i passi
solitari, ascolto
questo inverno
senza cielo,
questa carroza di sogni
buttati in volo ...
Questo vento ha un nome
che non ricordo
ascolto
ascolto
come se ascoltare
fosse un dono,
frugo nella memoria,
annuso l’aria,
vedo tutto
benissimo ...
« Solo chi non ha pace
può darla »
mi hanno detto.
ma io
non lo so ...
Provo a pronunciare il tuo nome,
Icaro,
come un padro muto
che non sa tacere
e sono preso,
sommerso, dilaniato
da tutto il tempo,
il tuo,
che ho riconosciuto
e che non tornerà.
Questo vento è troppo forte,
troppo presente,
ora batte
sulle mura
come una furia
cieca,
ora sfiora appena
la case,
gira intorno, ondeggia,
non si ferma,
non si ferma mai…
Questo vento ha un nome
che non ricordo,
ma vedo tutto benissimo
davvero!
So che Icaro
è per ognuno
qualcosa di speciale,
un sogno,
un segno, un’immagine
da amare,
eppure Icaro è solo
un ragazzo che vola
e che muore
lanciato verso un cielo
sconosciuto
nell’infinito
nostro stupore.
Poème précédent en italien :
Alfonso Gatto: « Les soirs reviendront... / « Torneranno le sere ... » (27/08/2019)
Poème suivant en italien :
Giovambattista Marino ; Ciel et mer / Tranquillita notturna (22/11/2020)