Roberto Veracini (1956 - ) : La cité-navire / La citta-nave
La cité-navire
Pour arriver à Volterra il faut des milliers de lieues
de chênes, de rochers et de tramontane,
de frontières inviolées de loups et de sangliers, de longues
journées sidérales et d’espaces immenses
et après, d’hommes méfiants et solitaires,
de terres d’argile ensoleillées, inhospitalières,
de pierres très dures à sculpter, de murailles fermées, et de
meurtrières
et une légère inquiétude, obsédante…
Et pourtant regarde – le dirais-tu ? – là tout autour
c’est la mer…
Et la ville devient un navire, tendu
vers le ciel, insubmersible
Traduit de l’italien par Bernard Vanel
In, Roberto Veracini : " Epiphanies de l'ange"
L'Archange minotaure éditeur, 2006
Du même auteur :
Comme un vertige /Come un vertigine (18/09/2014)
Maintenant que le temps est brume / Ora che il tempo è nebbia (17/09/2017)
A naviguer / A navigare (02/09/2018)
Ce vent a un nom / Questo vento ha un nome (02/09/2019)
La citta-nave
Per arrivare a Volterra occorrono mille miglia
di querce, sassi e tramontana, intere
frontiere di lupi e cinghiali, giorni lunghi
siderali e spazi immensi
e aspri, uomini arcigni e solitari, terre
d’argilla assolate, inospitali, pietre durissime
da scolpire, mura chute e feritoie
e una pena sottile, che assale…
Eppure guarda – lo diresti ? – qui intorno
è tutto mare…
e la cità diventa una nave, protesa
nel cielo, inaffondabile
Epifanie dell'angelo,
Editore ETS, Pisa, 2001
Poème précédent en italien :
Giuseppe Ungaretti : La Pitié / La Pietà (13/05/2016)
Poème suivant en italien :
Umberto Saba: Ulysse / Ulisse (27/11/2016)