Nathan Zach (1930 -) / נתן זך : « Parfois très tard dans la nuit... »
Parfois très tard dans la nuit
je me mets à jouer. Que faut-il de plus à l’homme. Il
a besoin de si peu pour survivre
ici-bas, sans parler de mondes meilleurs,
qui l’attendent peut-être dans un avenir caché. Sûrement,
si peu. Mes mains exercées
glissent sur les touches et je joue. Oh, si
je savais jouer. Mais on peut ainsi. Je n’ai pas la jalousie de Saül.
Il faut si peu à l’homme pour retrouver la paix
nocturne cette nuit. Tu sembles presque sauvé, pour
vivre ici de même, dans ce printemps, dans cette sacrée bande du
commencement : Dieu
l’arbre, la pomme, Eve, le serpent.
Traduit de l’hébreu par Michel Eckhard et Benyamin Ziffer
Revue « Poésie1, N° 116, Mars-Avril 1984 »
Le Cherche-Midi éditeur, 1984
Du même auteur :
La lamentation sur Daniel dans la terre (12/02/2018)
« Je voudrais toujours des yeux pour voir... » (12/02/2020)
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