Nathan Zach (1930 -) / נתן זך : La lamentation sur Daniel dans la terre
La lamentation sur Daniel dans la terre
Daniel, Daniel, cria la femme.
Daniel, Daniel, pourquoi ne viens-tu pas ?
Des gens marchaient dans les rues en souliers gris
en pas fugitifs et silencieux.
Le soir venait. La femme a cueilli le reste
des fruits et les a entassés dans un lieu convenable
sur le balcon.
Daniel, Daniel, retentit le cri.
Le silence
monte la rue, s’écoule avec le vent d’un arbre à l’autre.
La femme appelle toujours pour rien.
Sa force n’est pas grande. Elle est toute de terre et de peur
dans la détresse. Elle est chaude. Terrible semble le cri,
parce qu’il s’est détaché sans sagesse.
Daniel, Daniel ! quelle est cette froide tension qui passe
et murmure dans la chair pâle. Daniel, Daniel, ne déçois-pas
ta mère. Le temps déjà passe. Daniel prend garde. Daniel au sommeil
rouge et aux dents
terribles. Doux sera ton sommeil, Daniel, dans la terre.
Traduit de l’hébreu par Michel Eckhard et Benyamin Ziffer
Revue « Poésie1, N° 116, Mars-Avril 1984 »
Le Cherche-Midi éditeur, 1984
Du même auteur :
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