Kazimierz Brakoniecki (1952 - ) : Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (I- IX)
Armor
Poèmes de l’Atlantique
I
Sur cette plage
à la vue de l’océan
deux philosophes tourmentés
ont trouvé la mort.
Non,
aucune bête à quatre têtes hurlantes
ne sortira de cet océan en jeûne.
Pas une baleine n’arrivera
Avec Jonas, ceint de la membrane de l’angoisse.
Légers embruns d’un vent éteint,
galettes de nuages, râles de mouettes bienveillantes.
Des centaines de corps transpirent après déjeuner,
chips, préservatifs, journaux, rubans.
Pas plus.
Nous sommes seuls avec notre Camarde
qui grandiose se déguise
nous expulse, nous enfante.
Même la mer,
cette éternelle accoucheuse d’esprits,
avec paresse s’emmêle dans les rochers,
les parant d’un halo d’algues.
Mer, verbe, varech, songe qui éructe,
divination incessante
des entrailles houleuse des temps.
II
Aujourd’hui ciel et mer
sont alignés.
Deux petits traits ininterrompus
qui font face à la terre,
d’où flotte l’ombre légère
du monde.
Les gens, sans aucune arrière-pensée,
regardent d’autres gens.
Et ils voient se mouvant en eux
la nature en son chaos.
Une jeune fille nue,
un ruban rouge à la tresse,
vomit debout, les jambes écartées, au-dessus d’un crabe.
Quelqu’un de dessous frappe en cadence de sa palme
ou de son visage marqué,
et nous donne, à nous innocents,
un faible signe
de paix.
III
Qui
bouillonne,
bredouille gargouille, pulse,
frappe, gifle, flagelle,
du feu sous la glace ?
Qui
coasse, tourne, boucle, s’écarte,
et retourne, claque, jette, gémit,
lutte ?
Une grande palme pourvue d’un sexe humide,
une grande palme ou une grande aile
déchirée, saignante, tressaillante, consumée.
Le grand ronflement du début et de la fin,
le crépitement des nerfs, de la semence, de la pierre et du ciel.
Qui
coasse,
les geysers qui giclent, claquent, grondent,
les sanglots, bruits sourds, cris, vents ?
Qui
s’écarte, se resserre, se pose, évacue
des flèches, du sang, du sperme, de l’eau, de l’air
fait exploser la porte ?
C’est tout ce que voit un homme au béret
qui a baissé son pantalon
et se blottit contre la pierre en rut.
Il voit tout çà et se masturbe dans l’odeur de la marée
montante et descendante.
Lui-même devenu pierre qui jaillit.
IV
Comme une pensée nue,
comme des corps nus,
comme des os nus,
sérénité du temps dilapidé.
Celui qui, dévêtu, marche tout droit
sur une eau calme
fait penser à une tortue efféminée.
Celui qui mourra bientôt
pue de sa carapace pourrie
d’orgueil
son organe du cri pend tristement.
Celle qui étend ses jambes cruelles
et dans la blessure du monde attire une lumière saline
demain fera naître une pierre noire et rude,
que la mouette habile et sale
enlèvera d’un coups de bec criard.
Vieille pensée nue
vieil os nu,
et nous deux dans l’ombre
de l’océan du corps du siècle
nous étonnons de nous étonner encore,
vague après vague, d’être encore
au rivage du néant.
V
Nos fils se baignent dans l’océan,
et un homme nu maigre et sec
regarde vaguement dans leur direction.
Il se frotte ses cuisses brunies,
foule le sable aux pieds,
déterre le secret déformé de la vie,
abdomen du temps.
Nos fils se baignent dans l’océan,
en criant, sautant, plongeant.
Une vague de jeunesse les recouvre
avec nos souvenirs grandissants.
Je te regarde, je regarde ton ventre,
quand enceinte de moi
tu m’as touché,
quand j’écrivais un poème à Dieu,
et j’entends le lointain fux et reflux de l’amour.
Nos fils se baignent dans l’océan,
suivis du regard de ce vieil homme.
Nous les suivons de près du regard,
Mais ils sont dans leur propre océan,
dans la fruiterie de leur propre cosmos.
VI
Tu es ma sœur et ma mère,
mon liquide amniotique
qui est sans fond.
Mais mon pénis
est infini,
il devient cordon ombilical affamé,
il désire le monde.
Tu es ma sœur et ma mère
ma femme et ma maîtresse.
Je te trompe chaque jour,
je te trompe avec la mer noire qui me submerge.
C’est mon corps
qui est infini,
et il s’accroît dans le secret du monde.
Il sépare la mer de la terre,
Il déchire la mer de la terre,
il déchire la cellule solitaire
qu’est notre fils rejeton.
Je suis ton frère et ton père,
notre abîme à nous
qui sonde la mort.
VII
J’aimerai que tu sois
ma maîtresse ou ma fille,
mais pas ma femme.
Mon coup de foudre
tardif.
Comme si une tache de tendresse
s’étalait sur ta peau molle,
comme si sur l’enveloppe de ta vie
une goutte de douleur s’enfonçait.
Ton océan est effréné,
mon spermatozaire y nage,
et le sang de nos ancêtres,
dans le siècle des pères et des mères,
et celui des générations prochaines.
Je sors de la profondeur du corps
et j’atteins de mémoire la lumière,
les abîmes à remous
de ma première parole saline,
les premiers les derniers plaisirs
au vol.
La conscience à la crête d’une vague de la mort
VIII
L’Océan est un espace sourd
qui frappe, monotone, dans le rocheux panache d’un désert
avec la vessie du diable tristement amoché.
Il clabaude, crache, retourne la langue et montre au monde ses organes génitaux.
Le jour et le vent lui auscultent la gorge,
où les restes d’une nuit rousse pataugent dans l’épouvante.
Tapage du néant, glapissement du désert, force vide,
sourde dans un vacarme de pierres broyées,
la vessie éclate et dévoile un os pur du cosmos,
un abîme muet qui n’a pas été digéré par le feu.
Toutes les syllabes du monde et les grandes vessies flottantes, rien
l’océan s’étend dans un espace vide
qui râle, enfermé dans l’oreille enflammée de la terre.
Il est vaincu par lui-même tout haut,
sans entendre l’eau, sans se tenir à la hauteur de son regard,
passant par la faim dans un désert circulaire, effréné,
terrassé dans le dos par le retour du temps,
que nous percevons nous deux, assourdis par la vie,
deux albumines d’eau pensantes et d’agonie
une vague de sons de l’âme qui se brise et nous submerge.
IX
Que peut-on trouver dans l’océan
à part lui-même ?
Son portrait en son fond barbouillé
de minuscules éclats sablonneux,
son angoisse dans l’horizon noyé ?
L’océan est le mouvement obstiné, régulier,
de la fécondité et du vide,
du début et de la fin,
de la mythologie cosmique de l’enfantement et de la parole.
Les autochtones, amis de l’océan,
marchent au bord de l’eau avec des bottes en caoutchouc,
et piochent dans ses dents puantes
les aliments d’un festin gratuit.
Que peut-on trouver dans l’océan
à part lui-même ?
Des colonies de mollusques, de crevettes, de crustacés,
dalles d’eau salée sous l’ongle d’une pierre,
l’épouvantable blancheur glissante
que l’eau inonde vite de morve.
Je ne sais pas,
je ne suis pas de ce doux Nord flottant,
mon esprit a des humeurs lacustres et sylvestres,
mon Nord à moi est une fleur piquante du vent de la Baltique
et des frimas continentaux.
Je mourrai d'épouvante tout comme vous
dans la lumière de l'inconnu.
Je suis assis face à l’océan que je contemple
tout à fait privé de désir,
jusqu’à ce que soudain le vent se liquéfie,
et jette sur le rameau d’un pin taciturne
un rouge-gorge sombre qui chante des adieux.
..................................................................................................................
Traduit du polonais par Frédérique Laurent
In, Kazimierz Brakoniecki : "Atlantide du nord"
Editions Folle Avoine,35137 Bédée, 2014
Du même auteur :
Dithyrambe / Dytyramb (07/01/2014)
Fugacité / Przemijanie (07/01/2015)
Souvenance (07/01/2017)
Vent de la mer (07/01/2018)
Varmie (07/01/2019)
Sur la route de Pont-Aven / Na drozde do Pont-Aven (07/01/2020)
Armor, Poèmes de l’Atlantique / Armor, Wiersze atlantyckie (X – XVIII) (07/01/2021)
Intangible (07/01/2022)
Indestructibles (07/01/2023)
Lettre à Allen Ginsberg – 1986 (07/01/2024)
Borussia (07/01/2025)
Armor
Wiersze atlantyckie
I
Na tej plaży
w spektaklu morza
zabiło się dwóch niespokojnych
filozofów wolności
Nie
żadna bestia o czterech wyjących głowach
z tego poszczącego oceanu nie wyjdzie
zaden wieloryb nie przypłynie
z otoczonym w jedną błonę lęku Jonaszem
Mgiełka wygasłego wiatru
monety obłoków jazgot życzliwych mew
Setki ciał parujących po obiedzie
czipsy prezerwatywy gazety wstązki
Nic więcej
Sami jesteśmy z naszym obfitym
umieraniem które przebiera się
w nasze wydalanie i rodzenie
Nawet morze
ta wieczna akuszerka nastrojów
leniwie czochra się o skały
przystrajając je w czapkę z wodorostów
Morze mowa trawa bełkotliwy sen
nieustanne wróżenie
z falujących wnętrzności czasów
II
Dzisiaj morze i niebo
są prostolinijne
Dwie linijki bezmariu
przyłożone do czoła ziemi
skąd wieje lekki cień
wszechświata
Ludzie bez żadnej złej myśli
patrzą na innych ludzi
i widzą poruszającą się w nich
chaotyczną przyrodę
Naga dziewczynka
z czerwoną wstążką na warkoczu
wymiotuje rozkraczona na krabem
Ktoś od spodu stuka miarową płetwą
lub zabliżnioną twarzą
i daje nam niewinnym
słaby znak pokoju
III
Kipiel
Bełkotanie bulgotanie pulsowanie
uderzanie biczowanie chlastanie
zimnego wrzątku
Skrzeczenie wirowanie zamykanie rozwieranie
obracanie trzaskanie rzucanie stękanie
mocowanie
Wielka płetwa u nasady wilgotnej płci
wielka płetwa czy wielkie skrzydło?
Drapanie spuszczanie trawienie skakanie
wielkie chrapnięcia poctzątku i końca
stukot nerwów nasiena kamieni nieba
Kipiel
Gejzery chluśnięcia uderzenia warknięca
szlochy łoskoty krzyki pierdnięcia
rozwieranie zwieranie wkładanie spuszczanie
strzały krwi spermy wody powietrza
zatrzaskiwanie spienionej bramy
Wszystko to widzi facet w berecie
z opuszczonymi spodniami
który przytula się do skały w rui
Widzi to i onanizuje się w odorze odpływu
i w odorze przypływu
sam zamieniony w bluzgający kamień
IV
Sama naga myśl
Same naga ciała
Same nagie kości
Błogość trawenia czasu
Ten który idzie rozebrany linią
cichej wody
przypomina zniewieściałego żółwia
Ten nieługo umrze
cuchnie jego chitynowy pancerz
pychy
zwisa smutno organ wrzasku
Ta która rozkłada swoje nieludzkie nogi
i w ranę światia wabi słone świat ło
jutro urodzi czarny chropowaty kamień
który porwie krzykliwym dziobem
brudna obrotna mewa
Stara naga myśl
stara naga kość
i my djowe w cienu
morza ciała wieku
dziwimy się że jeszcze się dziwimy
fala za falą trwamy
na brzegu nicości
V
Nasi synowie kąpią się w morzu
a nagi wyschnięty człowiek
wyblakle patrzy w ich stronę
pociera dłonią brunatne uda
trze stopą piasek wygrzebuje
zdeformowaną tajemnicę życia
odwłok miłości i muszlę czasu
Nasi synowie kąpią się w morzu
krzycząc skacząc nurkując
przykrywa ich fala młodości
i nasze rosnące wspommienia
Patrzę na ciebie na brzuch twój
którym mnie kiedyś ciężarna
piszącego poemat do Boga dotknęłaś
i słyszę dalekie przypływy miłości
Nasi synowie kąpią się w morzu
śledzi ich wzrokiem stary człowiek
śledzimy ich swoim bliskim wzrokiem
ale oni są już we własnym morzu
w oworcani w własnego kosmosu
VI
Jesteś moją siostrą i matką
macierzyńską wodą
ktorą jest bez dna
Ale i mój penis
jest nieskończony
staje się pępowiną głodu
pożądania świata
Jesteś moją siostrą i matką
zoną i kochanką
zdradzam cię codziennie
z zalawającym mnie czarnym morzem
Oto ciało moje
które jest nieskończone
i rozrsata się w tajemnicy świata
dzieli na wodę i ziemię
rozdzierana samotną komórke
którą jest nasz wysokopienny syn
Jestem twoim bratem i ojcem
naszą wspólną głębią
którą sonduje śmierć
VII
Chciałbym zebyś była
moją kochanką lub córką
ale nie żoną
Moim starzejącym się w tobie
rozbłyskiem gromu
Jakże rozległa jest plama
czułości na wiotkiej skórze
jakże głęboka jest kropla
bólu na skórze życia
Nieokiełznane jest twoje morze
płynie w nim plemnik mój
i naszych przodków
w stulecia ojców i matek
przyszłych ludzkich osoczy
Schodzę w to wgłębienie w ciele
i dotykam światła z pamięci
poruszających się czeluści
pierwszej słonej mowy
pierwszych i ostatnich rozkoszy
lotu
Nad krawędzia fali świadomości
w tunelu rozwartych oczu śmierci
VIII
Ocean jest przestrzennie głuchy
i monotonnie wali w skalne pióropusze pustki
pokancerowanym załośnie pęcherzem diabła
ujada pluje wywraca język pokazuje genitalia światu
dzień i wiatr zaglądają mu do gardłą
gdzie resztki bezbarwnego kosmosu
taplają się w nieustającej grozie
Walenie nicości skomlenie pustki próżna moc
głucha w hałasie miażdżonych kamieni
pęcherz pęka i odsłania czystą kość kosmosu
niestrawonią przez ogień oniemiałą glębię
wszystkie sylaby świata i wielke pławne nic
Ocean rozkłada się na pustą przestrzeń
która rzęzi zamknięta w rozpalonym uchu ziemi
Jest przez samego siebie głośno pokonany
nie słysząc wody nie stając na wysokości jeje wzroku
przemijając w kolistych pustkach rozbryzgujących chłodem
powalony na plecy powracającego czasu
którego my we dwoje ogłuszeni życiem słuchamy
dwa myślące białka wody i agonii
Zalewa nas potłuczona fala duchowych dżwięków
IX
Co można znależć w oceanie
poza nim samym
Swoją podobiznę w rozcieranym
drobnymi bryzgami piaszczystym dnie
swój lęk w zatopionym horyzoncie?
Ocean jest powracającym uparcie ruchem
zapładniania i patroszenia
początkiem i końcem
kosmicznej mitologii ciązy i mowy
wyniesiena i zatracenia
Zaprzyjażnieni z morzem tubylcy
chodzą w gumiakach po wybrzeżu
wygrzebując z jego cuchnących zębów
świąteczne darmowe pokarmy
Co można znależć w morzu
poza nim samym?
Kolonie małży krewetki skorupiaki
tafle słonej wody pod paznokciami kamieni
zamknięte okulary zrobaczywiały paszport
białe śliskie przerażenie
które szybko zalewa smarkami woda
a turyści przykrywają całunem koca
Nie wem
nie jestem z ciepłego pławnego kosmosu
mój zmysł jest jeziorny i leśny
mój kosmos jest ostrym kwiatem bałtyckiego wiatru
i kontynentalnego szronu
chociaż i tak jak wy na przerażenie umrę
w świetle nierozpoznawalnego
Siedzę przed morzem wpatrzony w morze
całkowicie pozbawiony pragnienia
az tu nage powietrze się skrapla
i rzuca na gałązkę małomównej sosny
ćwierkającego na pożegnanie
pochmurnego rudzika
..................................................................................................................
Armor
Centrum Polsko – Francuskie Côtes d’Armor -Warmia i Mazury
Olsztyn, 2005
Poème précédent en polonais :
Czesław Miłosz : Dante (18/12/2015)