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Le bar à poèmes
27 novembre 2015

Djalal ad-Dīn Muhammad Rūmī جلال‌الدین محمد رومی / (1273 -1207): « Au matin, une lune apparut dans le ciel…

 

260px-Molana[1]

 

 

Au matin, une lune apparut dans le ciel, 

elle descendit du ciel et jeta sur moi un regard : 

comme un faucon qui saisit un oiseau lors de la chasse, 

cette lune me ravit et m'emporta en haut des cieux. 

Quand je me regardai moi-même, je ne me vis plus, 

car dans cette lune mon corps, par grâce, était devenu 

     pareil à l'âme. 

Quand je voyageai dans mon âme, je ne vis rien autre 

     que la lune, 

jusqu'à ce que fût entièrement révélé le secret de la 

     théophanie éternelle. 

Les neuf sphères du ciel étaient toutes immergées dans 

     cette lune, 

l'esquif de mon être était caché au sein de cette mer. 

La mer se brisa en vagues, et de nouveau apparut 

l'intelligence ; elle lança un appel; ainsi advint-il. 

La mer devint écume, et à chacun de ses flocons, 

quelque chose prenait forme, quelque chose s'incarnait. 

Chaque flocon d'écume corporel, qui reçut un signe de 

cette mer, 

fondit aussitôt et devint esprit au sein de cet océan.

 

Traduit du persan par Eva de Vitray-Meyerovitch

et MohammedMokri

In, "Anthologie du soufisme",

Editions Islam / Sindbad, 1978

Du même auteur :

Parabole de l’éléphant (27/11/2014)

« … Comme les oiseaux de mer » (30/12/2016)

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