Percy Bysshe Shelley (1792 – 1822) : « Il y eut une créature… »
Il y eut une créature que mon esprit souvent
Rencontrait dans ses errances visionnaires, bien loin, là-haut
Dans le clair printemps doré de mon aurore adolescente,
Sur les îles féeriques de pelouse au soleil,
Parmi les montagnes enchantées et les antres
De sommeil divin, et sur les vagues semblables à l’air
Du rêve au niveau de merveille, dont la tremblante surface
Supportait ses pas légers ; - sur un rivage imaginé,
Sous le bec gris de quelque promontoire,
Elle me rencontrait, enrobée de si excessive gloire
Que je ne la regardais pas. Dans les solitudes
Sa voix me parvenait par les bois murmurants
Et hors des fontaines, et des odeurs douces
De fleurs, qui, telles des lèvres chuchotant dans leur sommeil
Des doux baisers qui les y avaient bercées,
Ne soufflait que d’elle à l’air énamouré ;
Et hors des brises soit à voix basse ou haute,
Et hors de la pluie de chaque nuage qui passe,
Et hors du chant des oiseaux de l’été,
Et hors de tous sons, de tout silence
Traduit de l’anglais par André Koszul,
In « Shelley, poésies », Editions Sorlot, 1943
Du même auteur :
L’Île / The Isle (09/09/2017)
Cimetière un soir d’été / A summer evening churchyard (12/04/2024)
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