Kari Unksova / Кари Васильевна Унксова (1941 – 1983) : « Le ciel qui se lave... »
Le ciel qui se lave et scintille d’un rêve de ciel
La voûte qui s’ouvre le bleu tout timide un œil rond
Le bois de bouleau se blanchit de sa peau de mortel
Ce rire – à côté – des fracas rougeoyants bûcherons
La source s’épuise à chercher le début de son chant
La mort charbonneuse – à côté – se cachant nous hachant
Le tremble appelant dans les loques du vent le coucou
Les aulnes saignant,oranger « je meurs pas, moi, c’est tout ! »
Coucou sur sa branche perché immobile têtu
La mort bûche à bûche à côté qui éclate et qui tue
Copeaux feux follets brins de feu et bravaches sans mort
Des Je et des Tu – et voici l’hippodrome – le port.
Chevaux récoltables tassés à plein bord de vivier
Là-bas vermillon des casaques la vieille a crié
Brasier rouge et or des récoltes tonnerre et hourrah
Sabots par-dessus les barrières « Tu peux, tu pourras »
Ces maigres chevaux comme ils tremblent leur sexe est tout noir
Ils cachent la peur dans leur ventre la peur à ne pas voir
Mais quand et comment pour la hache quand viendra son tour
Chevaux leur manège la hache le jour est si lourd
Traduit du russe par André Markowicz
In, Kari Unksova : « La Russie l’Eté »
Editions Mesure, 2021
De la même autrice : Stances classiques / КЛАССИЧЕСКИЕ СТАНСЫ (13/05/24)