Tristan Tzara (1896 – 1963) : Herbiers des jeux et des calculs
Herbiers des jeux et des calculs
immobile dans son désir inquiet mon amie
lance le cercle de sa vue
abondante
sur les carrés des rendez-vous alternatifs
les fenêtres des lèvres ouvrent leur bruit
formule la nuit amère ornée de la pensée
en grappes de balustrades de raisins
le silence confus rempli de ronces et d’arbustes
mais le coup éclate sec se casse
en faïence glacée à travers la sonnerie du rire
courtoise serrée délicate l’ambition
joue avec des instruments connus
glissons l’archet sur l’élévateur de sentiments
et sur la pente des sourcils désaccordés
la caresse du lit défait dans ton demi-raisonnement surpris
fait fleurir les pierres des merveilles échevelées
je pense mon temps à contempler les rayons de soleil
et les cheveux de tes paroles
l’arbre du squelette couvert de feuilles de printemps
tourne au fond de la mer avec les valses bleues
l’attrait de ton visage
envahit la fin de la partie d’échecs
Revue « Manomètre, N°2, octobre 1922 »
Lyon,1922
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