Rouben Melik (1921 – 2007) : Ne venez pas mourir
Ne venez pas mourir
Ne venez pas mourir oiseaux des larges mers
Oiseaux tumultueux qui rassemblez vos ailes
Sur vos corps apeurés, blessés par les amers,
Dans les vents engloutis près des champs de coraux,
Oiseaux froids de l’hiver filez dans les ruelles
Où vous frôlez les soupiraux !
Oiseaux croirai-je en vous malgré vos becs tordus
Accrochés à ces fils qui finissent les lampes
Dans les matins neigeux que les amants perdus
Parcourent tout en long pour savoir de quel coin
Vous lancerez oiseaux les grands vols sur les rampes ?
Grands souvenirs m’êtes-vous loin !
Visage tendre et gestes lents, oiseaux mortels
C’est d’une autre que d’elle en moi que vous me dites
Le jour fini reviendra-elle ? Mais si tels
Sont oiseaux largement vos grands vols souverains
Dans le théâtre éteint je me joins à vos fuites
Oiseaux suivant les rails des trains.
Ce corps vivant de moi
Editeurs Français Réunis,1976
Du même auteur :
Elégie 5 (21/12/2015)
Le Veilleur de pierre (16/11/2017)