Carlos Edmundo de Ory (1923 – 2010) : La maison morte
La maison morte
A Eduardo
Pas à pas j’ai atteint la grille un jour
en toute solitude et avec ma petite taille
j’ai ouvert la porte et pénétré dans l’obscure
maison qui de haut en bas était vide
Comme là j’étais à l’abri de la pluie
j’ai dormi d’un sommeil qui dure encore
car jamais je n’oublierai cette aventure
que moi j’appelle mon aventure à moi
Je suis cette lointaine maison là-bas
et je suis cet homme triste qui l’habite
tout occupé à ne jamais ouvrir sa porte
Ni le vent passe Ni passe la pluie
Et nul ne s’en approche afin d’éviter
la peur qu’engendre la maison morte
Madrid, 1947
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
In, " Poésie espagnole, anthologie 1945 – 1990 "
Actes Sud / Edition Unesco,1995
Du même auteur :
Machine de douleur / Máquina de dolor (24/09/2021)
« Il semble que l’homme souffre... » / « Parece ser que el hombre sufre... » (24/09/2022)
Dithyrambe du gaditan (24/09/2023)