Carlos Edmundo de Ory (1923 -2010) : « Il semble que l’homme souffre... » / « Parece ser que el hombre sufre... »
Il semble que l’homme souffre et comme
il n’existe pas de balance pèse-souffrance
on sait seulement que la douleur est plomb
et que malgré tout elle sent le souffre
IL n’existe pas de thermomètre pour dire
les degrés de la peine qui toujours vous pèse
On sait seulement que la douleur est la mie
d’un pain qui n’a jamais garni une table
Quand tu te sentiras mal cherche un recoin
Et installe-toi pour y manger la chair crue
qui, se trouve dans tes mains et dans tes pieds
Offre un banquet à ton cœur affamé
Et tu ne verras que les pleurs ne t’aident pas
Ils ne t’aident plus jadis pleurs et là rien
Madrid, le 11 juin 1970
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
In, " Poésie espagnole, anthologie 1945 – 1990 "
Actes Sud / Edition Unesco,1995
Du même auteur :
Machine de douleur / Máquina de dolor (24/09/2021)
Dithyrambe du gaditan (24/09/2023)
La maison morte (24/09/2024)
Parece ser que el hombre sufre y como
No hay balanza que pese lo que sufre
Sólo se sabe que el dolor el plomo
Y sin embargo huele como azufre.
No hay tampoco termómetro que diga
Los grados del pesar que sólo pesa
Sólo se sabe que el dolor es miga
De un pan que nunca estuvo en la mesa.
Cuando te encuentres mal busca un rincón
Y ponte allí a comer tu carne cruda
Que está en tus manos como está en tus pies.
Date un banquete hambriento corazón
Y ya verás que el llanto no te ayuda
Ya no te ayuda fue llanto y no lo es.
Soneto vivo
Anthropos Editorial, Barcelona, 1988
Poème précédent en espagnol :
Alfonso Costafreda : Compagne d’aujourd’hui / Compañera de hoy (22/09/2022)
Poème suivant en espagnol :
Claudio Rodríguez:Comme le bruissement des feuilles du peuplier / « El dolor verdadero no hace ruido... » (04/10/2022)