L’Arioste / Ludivico Ariosto (1474 – 1533) : La courge et le poirier / La zucca e il pero
La courge et le poirier
Une courge jadis en quelques jours tout haut
Tellement se hissa qu’un poirier, son voisin,
Se trouva recouvert par elle jusqu’au faîte.
Ce poirier qui longtemps avait si bien dormi
Ouvrant un beau matin ses yeux vit sur sa tête
La courge s’étaler avec des fruits étranges :
- Mais toi qui es-tu donc ? lui dit-il, et comment
As-tu fait pour monter si haut ? Où étais-tu,
Lorsqu’au sommeil, recru, j’abandonnai mes yeux ?
Elle lui dit son nom et lui montra la place
Où on l’avait plantée, en bas, lui révélant
Comment d’un pas hâtif elle avait en trois mois
Grimpé jusque là-haut. – Et moi, repartit l’arbre,
Je n’y suis arrivé qu’à grand’peine aussi haut,
Luttant pendant vingt ans contre les éléments.
Mais toi qui jusqu’au ciel en un clin d’œil arriva
Sois assuré pourtant que ta tige aussi vte
Qu’elle t’a portée haut te fera choir par terre.
Traduit de l'italien par Sicca Venier
in, "Poètes d'Italie. Anthologie"
Editions de la Table Ronde (Vermillon), 1999
La zucca e il pero
Ci fu una zucca che in pochi giorni
crebbe tanto in altezza che coprì
i rami più alti del suo vicino, un pero.
Una mattina, svegliatosi da un lungo sonno,
il pero aprì gli occhi e vide
i nuovi frutti che gli pendevano sul capo.
Le disse: – Chi sei? Come sei salita
fin quassù? Dov’eri prima, quando io,
stanco, mi sono addormentato ?
Essa gli disse il nome e gli mostrò il punto
giù in basso dove era stata piantata: – Fin qui –
disse – in tre mesi son giunta, accelerando il passo.
Ed io a fatica arrivai a questa altezza
dopo trent’anni – soggiunse il pero – lottando
con tutti i venti, il caldo e il gelo.
Ma tu, che in un momento arrivi in cielo,
sii certa che tanto in fretta, così com’è
cresciuto, verrà giù il tuo stelo.
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