Jacque Prevel (1915 – 1951) : « Je suis un homme à même un monde... »
Portrait à l’aquarelle de Jacques Prevel, par Lautir, 2021
Je suis un homme à même un monde que je rejette comme il m'a rejeté
Et ma vie est une basculade dans un égorgement de larves
Mais leur sang m'est resté sur les mains
Un sang noir et acide dont je me suis gorgé jusqu'à l'étouffement
Un sang qui me ronge et qui m'obscurcit la vision
Mais j'ai dépassé la vision
Je suis un homme à même l'infinité
Je suis un homme qui a surgi du crime perpétué sur la face
Je suis un homme dans une basculade de rochers et de matière inerte
Mais j'ai subjugué la matière amorphe
Et j'ai fait reculer l'infinité.
De colère et de haine
Editions du lion, 1950
Du même auteur :
« Dans le temps, dans la nuit... » (04/06/2014)
« Ce que je peux dire… » (04/06/2015)
« Enfant je me suis étonné… » (04/06/2016)
« Au moment d’écrire… » (04/06/2017)
« J’ai souffert... » (04/06/2018)
En dérive vers l’absolu (04/06/2019)
Tous nos amis sont morts (04/06/2020)
« J’ai tout jeté dans l’extase... » (04/06/2021)
« Que chaque parole... » (04/06/2022)
Je t’ai raconté l’histoire 04/06/2024)