Erika Vouk (1941 -) : « Mur blanc qui s’effrite... » / « Bel kršni zid... »
Mur blanc qui s’effrite, alentour le désert,
un inconnu y a gravé des vers obscurs.
Est-ce le vent qui a creusé la pierre ? Ou l’écriture ?
Des moines l’ont-ils jamais transcrite ?
Tout ce vaste pays de dunes, pâle, étourdie,
elle demeure sur place, enfoncée jusqu’aux chevilles, fragile,
un éclat d’asphalte dans les yeux et en sueur
dans les bras du sombre amant qu’elle a en tête.
Traduit du slovène par Barbara Poganik et Ludovic Janvier
In, « Les Poètes de la Méditerranée. Anthologie »,
Editions Gallimard, Culturesfrance (Poésie), 2010
De la même autrice :
« Le long du lit tari... » / « Po presahli beli strugi... » (21/05/2020)
« La nuit va tomber... / « Ze skorajnoč... » (21/05/2021)
Bel kršni zid, vsenaokrog puščava,
vklesani nerazločni, tuji stihi.
Je veter dolbel kamen ? Je pisava ?
So jo izpisali nekoč menihi ?
V prostranstvu peska, bela in odsotna,
stoji do gležnjev, krhka po postavi,
z asfaltnim leskom v očeh in potna
v objemu temnega ljubimca v glavi.