Miguel Angel Asturias (1899 - 1974) : Les Indiens descendent de Mixco / Los indios bajan de Mixco
Les Indiens descendent de Mixco
De Mixco les Indiens descendent
avec leurs fardeaux de bleu nuit.
La ville est là, qui les reçoit
avec ses rues effarouchées
par un bouquet dont tous les feux
s’éteignent comme des étoiles
à l’heure du petit matin.
Leurs mains qui rament
comme deux rames dans le vent
laissent un bruit de cœurs battant,
et de leurs pieds s’échappent et restent
les empreintes, petites plantes,
dans la poussière du chemin.
Les étoiles qui apparaissent
à Mixco, restent à Mixco,
car les Indiens qui les attrapent
en font des paniers qu’ils garnissent
de poules et de thyrses blancs
cueillis sur l’izote doré.
La vie indienne est une vie
plus silencieuse que la nôtre.
Quand ils descendent de Mixco,
on n’entend que l’haleine ardente
qui siffle parfois sur leurs lèvres
comme une vipère d’argent.
(1929 – 1932)
Traduit de l’espagnol par Claude Couffon,
In, Miguel Angel Asturias : « Messages indiens »
Pierre Seghers, 1958
Du même auteur :
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Los indios bajan de Mixco
Los indios bajan de Mixco
Cargados de azul oscuro
Y en la ciudad les recibe
Con las calles asustadas
Por un manojo de haces
que, como estrellas, se apagan
al venir la madrugada.
Un ruido de corazones
Dejan sus manos que reman
Como dos remos al viento;
Y de sus pies van quedando
Como plantillas las huellas
En el polvo del camino
Las estrellas que se asoman
A Mixco, en Mixco se quedan,
porque los indios las cogen
Para canastos que llenan
Con gallinas y floronas
Blancas de izote dorado.
Es más callada la vida
De los indios que la nuestra,
Y cuando bajan de Mixco
Sólo se escucha el jadeo
Que a veces silba en sus labios
Como serpiente de seda
Poème précédent en espagnol :
RubénDarío : Nocturne / Nocturno (26/03/2021)
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