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Le bar à poèmes
6 mai 2021

Miguel Angel Asturias (1899 - 1974) : Les Indiens descendent de Mixco / Los indios bajan de Mixco

AVT_Miguel-Angel-Asturias_1618[1]

 

Les Indiens descendent de Mixco

 

De Mixco les Indiens descendent

avec leurs fardeaux de bleu nuit.

La ville est là, qui les reçoit

avec ses rues effarouchées

par un bouquet dont tous les feux

s’éteignent comme des étoiles

à l’heure du petit matin.

 

Leurs mains qui rament

comme deux rames dans le vent

laissent un bruit de cœurs battant,

et de leurs pieds s’échappent et restent

les empreintes, petites plantes,

dans la poussière du chemin.

 

Les étoiles qui apparaissent

à Mixco, restent à Mixco,

car les Indiens qui les attrapent

en font des paniers qu’ils garnissent

de poules et de thyrses blancs

cueillis sur l’izote doré.

 

La vie indienne est une vie

plus silencieuse que la nôtre.

Quand ils descendent de Mixco,

on n’entend que l’haleine ardente

qui siffle parfois sur leurs lèvres

comme une vipère d’argent.

(1929 – 1932)

 

Traduit de l’espagnol par Claude Couffon,

In, Miguel Angel Asturias : « Messages indiens »

Pierre Seghers, 1958

Du même auteur :

Le grand diseur évoque ceux qui passèrent (06/05/2016) 

Marimba jouée par les Indiens /Marimba tocada por indios (06/05/2017)

Litanies de l’exilé /Letanías del desterrado (06/05/2018)

Técoun-Oumane (06/05/2019)

Si haut le Sud (06/05/2020)

Le grand diseur parle des hommes (06/05/2022)

Méditation devant le lac Titicaca / Meditación frente al lago Titicaca (06/05/2023)

Le Cuzco (Fragments) (06/05/2024)

 

 

Los indios bajan de Mixco

 

 

Los indios bajan de Mixco

Cargados de azul oscuro

Y en la ciudad les recibe

Con las calles asustadas

Por un manojo de haces

que, como estrellas, se apagan

al venir la madrugada.

 

Un ruido de corazones

Dejan sus manos que reman

Como dos remos al viento;

Y de sus pies van quedando

Como plantillas las huellas

En el polvo del camino

 

Las estrellas que se asoman

A Mixco, en Mixco se quedan,

porque los indios las cogen

Para canastos que llenan

Con gallinas y floronas

Blancas de izote dorado.

 

Es más callada la vida

De los indios que la nuestra,

Y cuando bajan de Mixco

Sólo se escucha el jadeo

Que a veces silba en sus labios

 

Como serpiente de seda

 

Poème précédent en espagnol :

RubénDarío : Nocturne / Nocturno (26/03/2021)

Poète suivant en espagnol :

Angel González: Sonnet / Soneto (18/05/2021)

 

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