María Victoria Atencia (1931-) : Saint Jean
Saint Jean
Juin, jacaranda bleu qui déjà me laisse,
mène-moi par la main au feu du solstice,
je veux frôler les bougies tandis que le trèfle s’étend
et qu’une mer me persuade que la beauté réconforte.
D’incertaines marguerites battent la campagne
et le fruit du figuier explose en lait et en miel.
La vie m’explore, aujourd’hui, hier et demain,
avec une rapidité sans trêve, une notation sans fin.
Le temps, toujours le temps : le temps, le temps, le temps :
je sauterai tant que durera la corde des heures.
Le temps, mon brigand. Ô, liez-moi à un tronc,
liez donc ce pied, liez cette nuit !
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
In, « Poésie espagnole, Anthologie 1945 – 1990 »
Actes Sud /Editions Unesco, 1995
De la même autrice :
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