Maria Victoria Atencia (1931 -) : « Que faire si soudain tu découvres... » / « Qué hacer si de repente descubres... »
Que faire si soudain tu découvres que tu es habitée
de la tête aux pieds par quelqu’un qui t’est étranger
et qui confond ta langue avec un verbe différent.
D’un côté et de l’autre, le jour il te cherche
en traînant une lampe, et la nuit il sent
ses yeux aveuglés par un soleil d’injustice.
Que faire sinon te jeter dans le tumulte,
crier sous les vagues, secouer avec des bambous
la racine de ton corps,
désirer la mandragore,
proclamer ta sécheresse pour le restant de tes jours
et dormir pour l’éternité sur l’île de Wight.
Traduit de l’espagnol par Claude de Frayssinet
In, « Poésie espagnole, Anthologie 1945 – 1990 »
Actes Sud /Editions Unesco, 1995
De la même autrice :
Le pain dur / El duro pan (11/05/2016)
Une brise / Una brisa (28/05/2019)
Saint Jean (28/05/2020)
Qué hacer si de repente descubres que te habita
abarcándote toda alguien que te es extraño
y confunde tu lengua con un verbo distinto.
De un lado para otro, en el día te busca
arrastrando una lámpara y en la noche se siente
con los ojos cegados por un sol de injusticia.
No otra cosa podrías que echarte en el tumulto,
gritar bajo las olas, sacudir con bambúes
la raíz de tu cuerpo,
desear la mandrágora,
proclamar el secano el resto de tu vida
y dormir para siempre en la isla de Wight.
Marta & Maria
R. León ed., Málaga, Impr. Dardo, 1976.
Poème précédent en espagnol :
Angel González : Ce sont les mouettes, mon amour / Son las gaviotas, amor (18/08/2018)
Poème suivant en espagnol :
Luis Mizón (1942 -) : Retour / Retorno (05/08/2018)